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Hier matin, on parlait emploi à l’hôtel de Région pour la clôture de la séance plénière. Et dehors manifestaient les salariés de la Direction des constructions navales de Ruelle, en Charente, et ceux de la Sochata de Châtellerault, inquiets pour leur emploi.

Les délégués CGT et FO avaient demandé à rencontrer le ministre Jean-Pierre Raffarin. Celui-ci donna donc rendez-vous à la préfecture de Région, temple de l’État, avant de revenir à l’hôtel du Poitou-Charentes où une large délégation des manifestants pouvait assister aux travaux des élus.

Ils auront ainsi pu se rendre compte de visu de toute l’ambigüité qu’il peut y avoir entre les rôles du ministre, membre d’un gouvernement qui décide de tailler dans le vif et d’un président de Région confronté à une implacable réalité de terrain ! « Tout le monde vit ces contradictions avec son humeur, soulignait Jean-Pierre Jallais pour la CGT. Nous, on ne s’arrêtera pas en route et on ne trompera personne ! ».

Car si l’inquiétude règne dans le secteur de l’aéronautique de la Vienne, en Charente, c’est une commune sur deux qui est concernée par les centaines de suppressions d’emplois de la DCN de Ruelle. Et quelles conséquences demain sur l’emploi poitevin avec la fusion Aérospatiale-Dassault, s’inquiète le conseiller régional PS Alain Claeys, alors que, comme le souligne l’élu de la majorité Dominique de La Martinière : « On a laissé aller sur sa lancée tout ce secteur sans se préoccuper de l’environnement international ».

« Les salariés n’hésitent pas à s’exprimer régionalement… On a enfoncé un coin et on ne s’arrêtera pas en chemin », souligne aussi J-P Jallais qui, à l’issue de l’entrevue de la préfecture, remarquait encore : « On pourrait être rassurés pour le moment mais nous serons très vigilants ». Une bonne raison pour la CGT d’appeler à mobiliser dès la fin août en restant pour cette période de congés en « veille militante ».

L B