1632413/07/1996POITIERS
MM. Monory et Santrot proposent d’une même voie (ferrée) un projet de navette ferroviaire pour le Futuroscope que contestent les cheminots cégétistes
A la CGT des cheminots, l’optimisme est en berne. Après les avancées espérées grâce aux mouvements de fin d’année, l’Union départementale de la Vienne estime qu’aujourd’hui on est retombé dans un flou qui n’a rien d’artistique. Plus de contrat de plan, plus de projet d’entreprise, ni même de directeur...
Même désenchantement sur le plan local à la suite d’une entrevue, jeudi avec le maire de Poitiers. Thème de la rencontre : la desserte ferroviaire du Futuroscope. Un dossier que la CGT des cheminots a particulièrement à cœur et sur lequel elle a même déjà sérieusement planché. Fruit de ses cogitations, un projet que nous avons déjà présenté dans nos colonnes il y a quelques mois, et qui consisterait à utiliser la voie Paris-Bordeaux, de la gare de Poitiers jusqu'à la ligne de Parthenay qu’il suffirait de relier. Ensuite, il n’y aurait que 3 km et demi de voie nouvelle à réaliser le long de l’autoroute pour faire arriver les autorails aux portes du Futuroscope.
Un projet qui nous apparaissait séduisant mais que les élus du conseil général, du district et de la ville de Poitiers ne voient pas d’un bon œil. Préférant pour leur part une autre solution déjà à l’étude et qui consisterait à utiliser la voie actuelle jusqu’à la zone industrielle de Jaunay-Clan jusqu’au lieu-dit « Les Écluselles ». Là il s’agirait de réaliser sur 650 mètres une voie nouvelle et un quai de chaque côté de la ligne existante. Enfin, un pont de 300 mètres devrait être construit pour enjamber la RN 10. Coût de l'opération : un minimum de 500 millions de francs.
Si le président du conseil général, René Monory et le maire de Poitiers sont séduits par ce dernier projet, la CGT des cheminots n’est, quant à elle, pas du tout du même avis. Et elle dispose d’une batterie d’arguments pour étayer son opposition.
Pour une vraie desserte du site
Pour Claude Lestremeau, secrétaire CGT maîtrise et cadres, la solution Monory-Santrot ne correspond pas aux objectifs envisagés : « Le maire de Poitiers parle d’une navette tous les quarts d’heure avec la solution qu’il préconise. Ce sera impossible. Et cela tout simplement parce que, depuis deux mois, les voies sont banalisées, ce qui n’est pas compatible avec la cadence souhaitée. Où alors il faudrait remettre en question les milliards de travaux qui viennent d’être faits. En revanche, pas de problème avec la solution que nous préconisons. D’autre part, Jacques Santrot considère notre projet plus onéreux. Ce que nous contestons. Enfin, l’aménagement que nous défendons à l’avantage de desservir tout le site. Y compris les écoles et services, ce qui est un avantage considérable ».
Mais ce n'est pas tout. Les responsables CGT départementaux, Alain Noiré et Serge Garnaud, ainsi que le secrétaire régional Jean-Pierre Jallais, craignent que le projet soit du cousu main pour une future privatisation de la desserte. Et du même coup un premier pas pour l’implantation d’une gare « multimodale », qui ne laisserait plus à celle de Poitiers qu’un rôle secondaire. Pour la CGT, attention donc devant ce projet qui pourrait en cacher un autre !
Jacques Furlan
Photo : De gauche à droite MM. Noiré, ancien secrétaire du syndicat départemental CGT des cheminots, Serge Garnaud qui lui a succédé lors du dernier congrès. Claude Lestremau, secrétaire de l’UD CGT maîtrise et cadres et Jean-Pierre Jallais, secrétaire régional CGT
le 18/06/2025 à 19:05
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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