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Seize organisations se sont rassemblées, hier, à Poitiers, pour exprimer leur colère après l’intervention des forces de l’ordre à l’église Saint-Bernard, à Paris

Seize organisations avaient prévu de se réunir, hier, en de fin d’après-midi, à Poitiers, pour soutenir les sans-papiers de l’église Saint-Bernard et « contraindre le gouvernement à négocier un règlement humanitaire ». Mais, l’expulsion manu militari des 300 femmes, enfants et hommes africains, au petit matin, a bouleversé leur planning.

Dès 15 heures, une soixantaine de militants se sont rassemblés devant la préfecture. Une délégation a été reçue par la secrétaire générale de cette administration. « Nous lui avons fait part de notre colère et de notre indignation. Quand on défonce une église, on n’agit pas au nom d’un État de droit », commentait un manifestant à l’issue de l’entretien.

Tous partageaient ce même sentiment de colère, fustigeaient l’action du gouvernement. Francis Martin, secrétaire de l’Union départementale CGT, avait rencontré les Africains de l’église Saint-Bernard, la veille. Il confiait que l’intervention des forces de l’ordre n’était pas franchement une surprise.

« Mais, poursuivait-il, on imagine toujours que les sentiments humains peuvent primer sur la force brutale ».

« Est-ce que Vincennes va être un nouveau Drançy ? », explosait Jean-Jacques Pensec, militant du Parti communiste. « On ne peut pas accueillir Nelson Mandela, le 14 juillet, comme l’a fait Jacques Chirac et défoncer les portes d’une église, le 23 août ». Pour eux, les droits de l'Homme en France ont été malmenés. « Là-dedans, il n’y a qu’un vainqueur : Le Pen et l’extrême-droite », constatait Bertrand Royer, élu de Poitiers, animateur de la Convention pour une alternative progressiste.

Rassemblement dimanche matin à Poitiers

Pour les protestataires, c’est la question des lois Pasqua qui est posée. Ils entendent obtenir leur abrogation et poursuivre leur soutien aux sans-papiers africains. Leur crainte est forte d’en voir s’envoler une bonne partie à bord de charters.

Après la tenue de la réunion prévue de longue date, un nouveau rassemblement avait lieu sur la place centrale de Poitiers attirant d’autres Poitevins. Ceux-ci récidiveront dimanche prochain Les organisations ont en effet appelé la population poitevine à manifester, ce jour-là, à 11 h, sur le marché des Couronneries, à Poitiers.

M-C Bernard

• Les organisations participantes étaient : le PCF, la LCR, la JCR, la CAP, la CGT, la FSU, le SNESUP, SUD, l’UNEF, le MRAP, AC !. Ras l’Front, Police et société, la FCPE, An Nadi Arabe, AMNAF.

Des réactions
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L’Union régionale CFDT : « Nous demandons au gouvernement de procéder à un examen de la situation des sans-papiers et rappelons notre opposition résolue à toute mesure d’expulsion expéditive.
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Photo : Un deuxième rassemblement a eu lieu, hier après-midi, place d’Armes, à Poitiers, en soutien aux 300 femmes, enfants, hommes africains