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1638430/09/1996POITIERS

RÉQUISITOIRE CONTRE LE GOUVERNEMENT

A l’occasion du XXIIIe congrès de l’Union départementale FO, Marc Blondel a dénoncé “les tours de passe-passe du gouvernement Juppé”

Ils étaient quelque cent quarante militants des syndicats et sections FO de la Vienne, à participer, samedi, au domaine de Givray à Ligugé, au XXIIIe congrès de l’Union départementale Force ouvrière. Une occasion pour les participants d’évoquer les problèmes locaux (Schlumberger en particulier), de juger le bilan d’activités des trois dernières années et de donner quitus aux trente-cinq membres de la commission exécutive présidée par Alain Barreau.

De se féliciter aussi de la création d’une vingtaine de nouvelles antennes syndicales, de presque autant de restructuration, ce qui amène, malgré une perte d’une vingtaine de sections une augmentation de près de 1.900 timbres.

Approbation également de la résolution générale proposant les priorités pour les trois prochaines années. A savoir l’augmentation des salaires, la réduction du temps de travail à trente-cinq, la sixième semaine de congés payés et le maintien d’un service public laïc et républicain.

100.000 emplois contre l’amiante

Déjà venu à Poitiers en 1992 et 1995. Marc Blondel était à nouveau l’invité d’honneur de ce XXIIIe congrès. Une occasion pour le secrétaire national de se désoler de la montée crescendo du chômage. En rappelant que l’on est passé de 400.000 demandeurs d’emplois en 1974 à 3.200.000 en 1996. Et de défendre la réduction du temps de travail en expliquant, au-delà d’un calcul arithmétique, qu’avec une heure de travail en moins l’on pouvait gagner de 17.000 à 80.000 emplois.

Reste que pour le leader de Force ouvrière, une heure c’est insuffisant et qu’il faut adapter le temps de travail selon les filières et les entreprises. Une flexibilité qui, au niveau de la productivité, a fait ses preuves dans différentes expériences.

Autre proposition de Marc Blondel, la relance de l’activité dans des secteurs à imaginer. Comme le déflocage de l’amiante qui, selon lui, pourrait créer 100.000 emplois.

Pas d’impôt sur la consommation

« Pas d’initiatives “pipeau” », a clamé le leader syndical en dénonçant ce qu’il a appelé « le tour de passe-passe d’Alain Juppé », à propos de la réforme de l’impôt. Comparant le Premier ministre au magicien David Copperfield, il démonta le système du gouvernement qui propose 1,30 % de cotisation en moins (soit 34 milliards de « cadeau ») alors que dans le même temps la CSG, payée par les salariés, les chômeurs et les retraités, est augmentée d’un point (gain pour l’État : 40 milliards). Pour des raisons de citoyenneté, il se déclara plus favorable a l’impôt sur le revenu qu’à l’impôt sur la consommation, au nom d’une meilleure justice fiscale.

Autres points de désaccord avec le gouvernement, la proposition d’initier des fonds de pension qui se substitueraient aux salaires :
« Une épargne qui tue la retraite de base. On va vers un régime de capitalisation au lieu de maintenir un régime de répartition.

“Je soutiendrais toutes grèves”

A propos de la violence à l’école, Marc Blondel, juge l’initiative de François Bayrou inadaptée : « Il faut mieux protéger l’école en redonnant de l’autorité aux enseignants et en les requalifiant aux yeux des parents. Refaire de la surveillance, remotiver les parents trop démissionnaires. C’est le prix d’une école pour tous, sans ségrégation d’aucune sorte.

Pour le secrétaire national de FO, il est urgent de redonner espérance aux jeunes qui disent trop souvent : « Si j'ai du travail... » comme si le fait de ne pas en avoir devenait une fatalité : « On court vers des micro-sociétés avec le risque de voir la génération montante reprocher aux anciens de ne leur avoir laissé aucun espoir ».

Un mot aussi sur le « trou » de la Sécurité sociale : « Je dénonce les 55 milliards de déficit annoncés ».

Enfin, à propos de la rentrée sociale, tout en refusant de faire des pronostics, Marc Blondel juge la situation semblable à celle de l’an dernier. Avec 120.000 chômeurs de plus et une réduction de 6 à 7.000 postes dans la fonction publique. Sans parler du démantèlement des arsenaux qui débouchera sur 70.000 suppressions de postes. Sans projet industriel de remplacement. Et ultime coup de gueule quant aux mouvements qui se préparent : « Je soutiendrais toutes les grèves visant à défendre des emplois".

Jacques Furlan

Photos : Les commissions ont travaillé sur les grands thèmes du projet FO – Marc Blondel : « pas d’initiatives “pipeau”

 

le 24/06/2025 à 18:24

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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