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Les salariés de Ranger ont une nouvelle fois manifesté dans les rues et souhaitent que, par solidarité, tous les commerces soient fermés aujourd’hui jeudi

Pour manifester de nouveau leur attachement à la sauvegarde de l’emploi, les syndicats CGT et CFDT de l’usine Ranger de Montmorillon appellent toute la population et l’ensemble des commerçants à la solidarité. Profitant du marché hier mercredi, les quatre cents salariés de l’entreprise ont de nouveau manifesté dans les rues et distribué des tracts.

Ils demandent que Montmorillon soit transformée en « ville morte » aujourd’hui jeudi 3 octobre et que toutes les boutiques baissent leur rideau en signe de protestation. Ils veulent ainsi faire pression sur le tribunal de commerce de Thiers qui statuera sur l’avenir de Ranger demain vendredi, pour qu’il privilégie le plan de reprise Valois, moins dramatique pour l’emploi que son concurrent Cauval.

Une délégation de manifestants a rencontré hier Bertrand Kergall, président de l’UCD, Union des commerçants dynamiques de Montmorillon. Celui-ci les a assuré de son soutien et a adressé un courrier au président du tribunal de commerce de Thiers dans lequel il demande au président « d’agir honnêtement en votre âme et conscience ». En effet, cent cinquante suppressions d’emplois (quatre-vingt-quinze immédiatement et soixante-cinq personnes en formation durant six mois) représentent la vie d’environ six cents personnes qui vont se retrouver démunies d’espoir et de ressources. C’est une perte considérable pour l’économie locale.

Le travail ne manque pourtant pas dans l’usine Ranger. « Bien sûr, poursuit-il amèrement, on préférera sans doute faire travailler les entreprises étrangères à coût de main d’œuvre réduit. Si cette solution est économiquement intéressante, je pense qu’il faudrait fermer directement toutes les entreprises françaises... Il semble pourtant que la volonté politique de maintenir et même de créer des emplois ait été clairement exprimée aussi bien à droite qu’à gauche. Puissiez-vous entendre notre voix », conclut M. Kergall.

Montmorillon devrait donc être « ville morte » une partie de l’après-midi d’aujourd'hui si néanmoins tous les commerces (petits et grands) acceptent la règle du jeu.

W R

Photo : Environ quatre cents personnes ont défilé sous une pluie battante