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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier leur soutien à l’usine dont l’avenir se décide aujourd’hui à Thiers

Véritable institution à Montmorillon, l’usine Ranger perd de son aura au fil des années, après plusieurs centaines de licenciements. Aujourd’hui vendredi, le tribunal de commerce de Thiers se prononce sur l’avenir de l’entreprise dont le groupe a été placé en redressement judiciaire. Deux repreneurs sont toujours en lice, Valois (une quarantaine de licenciements) et Cauval (95 suppressions d'emplois).

Pour défendre l’emploi, les salariés de l’usine Ranger sont en grève depuis lundi, jour où le tribunal de Thiers a décidé de mettre son jugement en délibéré. Après plusieurs rassemblements au cours de la semaine, des centaines de personnes, dont des employés de Mariault et d’Escalux, ont de nouveau manifesté en ville hier jeudi. Ils ont défilé dans une « ville morte » puisque tous les commerçants du centre-ville et de la périphérie avaient fermé leur magasin en signe de solidarité.

Solidarité également de la part de la municipalité, puisque de nombreux élus de la majorité, emmenés par le deuxième adjoint Bernard Brassat, occupaient la tête du défilé ; le maire Guillaume de Russé étant absent pour des entretiens à Poitiers avec MM. Monory et Raffarin.

Soutien de la municipalité et du PCF

A la fin de la manifestation, tous ont observé une halte devant l’hôtel de ville. Secrétaire du comité d’entreprise de Ranger, Michel Garreau s’est réjoui du succès de cette manifestation : « C’est la première fois que, dans un cas pareil, tous les commerçants sont solidaires à Montmorillon, a-t-il lancé. Ce matin, nous avons manifesté à Poitiers avant d’être reçus par les conseils général et régional. Ils sont avec nous, mais ne peuvent pas s’engager avant la décision du tribunal de Thiers ».

Au nom du maire, Bernard Brassat a précisé que les problèmes de Ranger étaient l’affaire de tous : « Ce n’est pas seulement le combat d’une entreprise, mais aussi le combat de toute une population et de toute une ville. Il est normal que les élus s’y associent. Nous sommes à leurs côtés et le resterons, même après la décision du tribunal. Si de nombreux licenciements sont annoncés, ce sera terrible pour le Montmorillonnais. Notre secteur ne dispose pas d’une plate-forme économique suffisante pour reclasser les gens. Il faut résister et tenir bon.

Solidarité aussi du Parti communiste qui, dans un communiqué adressé par Paul Fromonteil au nom des élus PCF de la région, apporte son soutien aux manifestants de Ranger. Il indique qu’il a entrepris « des démarches auprès du Premier ministre pour trouver une solution aux questions posées dans les sept sites du groupe financier dont dépend l’entreprise Ranger ».

Une délégation de salariés de Ranger se rend aujourd’hui à Thiers pour connaître le jugement du tribunal de commerce. Tous espèrent ce qu’ils appellent le moindre mal, c’est-à-dire le choix Valois qui prévoit moitié moins de licenciements que son concurrent Cauval.

William Richard

Photo : Commerces fermés, rues désertes, la « ville morte »