1640308/10/1996CHATELLERAULT
Le froid matinal n’a pas découragé la cinquantaine de Châtelleraudais qui descendaient de leur bus, hier, sur le parking de l’hôtel Ibis de Poitiers-sud. Il est 9 heures. On ne tarde pas, d’ailleurs, à installer les banderoles du comité local CGT des salariés privés d’emploi. Un porte-voix est prêt à faire feu.
La commission paritaire chargée de la gestion du fonds social des ASSEDIC de Châtellerault a en effet choisi ce lieu peu commun pour réunir ses dix membres, cinq patrons et cinq représentants syndicaux, « faute de place » dans leurs propres locaux, avaient-ils répondu aux manifestants.
« On ne lâche pas ! »
Car, lors d’une première réunion de cette commission dans les locaux de l’antenne châtelleraudaise des ASSEDIC, ils étaient déjà là : « Sur la région Poitou-Charentes, l’UNEDIC avait à sa disposition 44 millions de francs, uniquement pour son fonds social. Ils n’en ont distribué que la moitié », explique Jean-Raymond Wadier, le secrétaire du comité local de Châtellerault.
Ce n’est pas l’allocation unique dégressive, la prestation chômage « connue » des ASSEDIC, que la CGT tente de rattraper. Il s’agit bien du fonds social, une indemnisation réservée aux plus démunis. Ceux qui ont la charge d’une famille entière, ceux qui ont accumulé des dettes avec leurs loyers ou leurs charges locatives. Mais, parmi tous ces privés d’emploi, on trouve « les jeunes qui n’ont droit à aucune prestation pour n’avoir jamais cotisé puisqu’ils n’ont jamais travaillé et les chômeurs longue durée, allocataires depuis plus de trois ans, qui arrivent en fin de droit ».
Mais qui le sait ?
Le deuxième problème que soulève la CGT au sujet du fonds social des ASSEDIC, c’est le manque d’information. Nombreux sont les allocataires qui, arrivés en fin de droit, ne savent pas qu’ils ont recours à cette aide financière supplémentaire. Pour le syndicat, les ASSEDIC oublie « volontairement » de le rappeler. « La question n’est pas de savoir qui en a vraiment besoin. C’est un salaire indirect que les salariés ont créé par le biais de leurs cotisations salariales. Il n’y a aucune raison que l’UNEDIC fasse des économies » ajoute Jean-Raymond Wadier.
L’UD CGT qui siégeait hier matin à cette commission paritaire, par la voix de son secrétaire départemental, Francis Martin, s’est réunie dans l’après-midi pour se pencher sur les actions à venir : « Notre action a fonctionné, car les cent quatre-vingt-deux dossiers qui ont été examinés hier matin ont tous obtenu des sommes supérieures aux fois précédentes. Mais il reste encore beaucoup d’argent dans les caisses de l’UNEDIC Poitou-Charentes. Il faut que ce genre d'actions fasse des petits dans toute la région. Cet argent doit être redistribué aux privés d’emploi ».
Olivier Gadeau
le 01/07/2025 à 10:47
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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