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Aurons-nous la grève des ouvriers boulangers ? Devrons-nous subir une augmentation du prix du pain ?

Telles sont les deux questions qui peuvent être posées à la suite des revendications qui vont être soumises aujourd’hui aux patrons boulangers après avoir été arrêtées mardi soir au cours d’une assemblée générale tenue à la Bourse du Travail.

Les ouvriers boulangers réunis entendirent d’abord un exposé du délégué fédéral Poussif, secrétaire adjoint du syndicat des ouvriers de Paris. Ils acceptèrent ensuite de protester contre la lenteur avec laquelle vient devant le Sénat le projet de loi réglementant le travail dans les boulangeries et particulièrement l’application de la loi de huit heures.

Ce projet est adopté depuis longtemps par la Chambre des Députés.

Puis pour Châtellerault ils décidèrent de demander à leurs patrons que soit interdit à ces derniers de commencer à travailler avant quatre heures du matin et qu’une augmentation de 2 fr. 50 par fournée, soit 10 fr. par jour soit allouée. - Les ouvriers boulangers gagnent actuellement 3 fr. par jour, il leur est alloué en supplément un pain de deux kilos évalué à quatre francs.

Les patrons vont se réunir pour examiner la suite à donner aux revendications de leurs ouvriers mais, dores et déjà, ils déclarent qu’ils ne pourront accorder des augmentations que si leur prime de cuisson, fixée à 57 fr. 50, est notablement relevée.

Il est probable que les ouvriers n’obtiendront qu’une partie des dix francs qu’ils réclament et il est non moins probable que la prime de cuisson devra être légèrement augmentée.

Si les ouvriers n’obtenaient absolument rien , peut-être iraient-ils jusqu’à recourir à la grève. Fort heureusement cette éventualité n’es pas à envisager pour l’instant.