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Cinq cents Poitevins ont manifesté, samedi, contre le Front national en congrès à Jaunay-Clan. Et constaté qu’il fallait éliminer les causes qui favorisent la montée du FN.

État d’alerte, samedi à Jaunay-Clan : dans le château Couvert à l’abri dans une petite rue du centre, des militants du Front national étaient réunis en congrès. Sur la place de l’Hôtel-de-Ville : environ cinq cents opposants à cette organisation d’extrême-droite. Et dans les voies adjacentes, des dizaines de gendarmes prêts à intervenir en cas d’affrontements. Mais, samedi, des militants armés du Front national n’ont pas fait irruption sur la place où se tenaient les manifestants contrairement à ce qui s’était passé le 20 octobre dernier.

Du côté des « anti-FN », les consignes étaient claires « Restez calme ! Dispersez-vous dès la fin du défilé ! ». Le service d’ordre «« maison » était là pour veiller au grain. Avec un œil plus particulièrement braqué sur la quinzaine de jeunes anarchistes très remontés contre le Front national mais aussi contre le Parti socialiste.

“Combattre les causes de la montée du FN”

Ceints de leurs écharpes tricolores, des élus de gauche du département ont pris la tête du défilé unitaire qui a parcouru quelques rues de la ville. Aucune banderole d’appartenance politique ou syndicale dans les rangs des manifestants qui avaient une cible commune : le Front national.

Dans leurs discours sur les places de l’Hôtel-de-Ville et de la Fraternité, les responsables du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, du Manifeste de la Vienne contre le FN et de Ras l'Front ont mis en avant le danger qu’il représentait pour les libertés. « Le racisme conduit inévitablement au fascisme » déclarait Émile Chatellier du MRAP. « La violence du FN est un moyen politique utilisé au même titre que le jeu électoral. Ce n'est pas un parti comme les autres. Ses méthodes vont à l’encontre des règles et principes fondamentaux. Il n’a donc pas sa place dans la vie politique » ajoutait un membre de Ras l’Front.

“Une contre-offensive de tous les citoyens”

Tous se sont retrouvés dans leurs prises de paroles pour constater que le chômage, l’exclusion, favorisaient la montée de l’extrême-droite. « Depuis 10 ans, le FN tend à monter tranquillement. On a dit qu’il ne fallait pas en parler car c’était lui faire de la pub. Mais pendant ce temps, il s’organise. Il pousse sur un terreau qui lui est favorable » affirmait Jean-Paul Turquois du Manifeste contre le Front national.

En conséquence, pour le MRAP, « il faut rechercher les moyens politiques et économiques afin de sortir de la crise qui broie les individus en particulier les jeunes. Il y a un travail gigantesque mais fondamental à réaliser. Il faut apporter les éléments d’un autre monde fait de liberté, d’égalité de fraternité.

Une contre-offensive de tous les citoyens est jugée indispensable. « Elle doit passer par un engagement de tous pour s’opposer à l’implantation du Front national et pour redessiner une alternative sociale. Il faut combattre les causes car le FN se nourrit des plaies dont souffre notre société. Il ne tient qu’à nous d’engendrer le mécanisme contraire » concluait Ras l’Front au nom du collectif.

M-C Bernard

• Font partie du collectif contre le Front national : Ras l’front, le Manifeste contre le FN, MRAP, LDH, AC! 86, Police et Société, UNEF, UNEF-ID, CGT, FSU, SUD PTT, JCR-RED, PS, PCF, CAP, Les Verts. LCR, PRS, CFDYT, FEN (UNSA), Jaunay-Clan Autrement.
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Photo : Manifestation unitaire contre le Front national