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La cohésion sociale est plus importante qu’une petite perte de salaire : chez Apilco, la CFDT continue à plaider pour la “modulation”

Chez Deshoulières, les salariés CFDT ont choisi la poursuite des négociations avec la direction, sur la modulation du temps de travail (35 heures par semaine, payées 36). L’entreprise porcelainière chauvinoise est une des premières de la région à appliquer le dispositif de la loi dite « de Robien » et la CFDT veut désormais peser sur les modalités de son application. « Nos propositions sont simples : pas de travail le samedi et dimanche ; être prévenus une semaine à l’avance au moins en cas de changement d’horaires ; prise en compte de certaines contraintes particulières ; contingent d’heures à 80 et non à 130 ; pas de changement de calcul de l’ancienneté ni du chômage partiel qui devront être calculés sur 39 heures hebdomadaires, étant entendu que la modulation est faite pour éviter le chômage partiel ; augmentation des salaires prévue dans les négociations », expose Mme Madeleine Franchaud, déléguée syndicale CFDT.

« Avec la modulation, nous sommes en train de donner des règles à un système qui existait depuis longtemps : heures supplémentaires, salariés appelés chez eux en renfort. On fait évoluer le code du travail : la cohésion sociale est plus importante qu’une modique perte de salaire », ajoute France Joubert, responsable régional du syndicat. « Mieux vaut perdre deux heures de paie que voir son voisin au chômage... ».

Un fonds local

« L'expérimentation qui se fait ici et importante. La CFDT a choisi de prendre en compte les aspirations nouvelles des salariés. Il faut bien aussi s’adapter aux nouvelles conditions de travail nées du matériel moderne, s’adapter au marché. Avec la loi de Robien qu’Apilco est une des premières entreprises de la région à appliquer, nous jouons la solidarité. Reste maintenant à convaincre les élus et les patrons de s’engager à constituer, avec le “pot” des heures non payées, un fonds local pour l’emploi, ici, à Chauvigny.

Ainsi, la modulation se fera dans l’intérêt du plus grand nombre... ».

La CFDT a donc choisi de négocier les évolutions, quelles qu’elles soient, afin de maintenir l’emploi « car c’est l’emploi qui créera la croissance et non l’inverse ». Ses responsables, qui réfutent l’accusation de gestionnaires de la pauvreté, affirment ainsi se différencier de la CGT, « purement revendicative ».

J-L R

• Les représentants chauvinois de la CFDT déplorent, par ailleurs, d’avoir été « virés » de leur local prêté par la commune, rue de La Paix. Ils souhaitent disposer d’un lieu où pouvoir recevoir des salariés et conserver quelques documents.

Photo : Réunis autour de France Joubert les salariés CFDT d’Apilco travaillent