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Alors qu’une partie de leurs camarades de travail accompagnaient les délégués cités en référé par EDF devant le tribunal, à Poitiers, les grévistes de Prézioso reprenaient, hier, avant l’aube, le blocage des grilles du chantier nucléaire de Civaux. En grève depuis neuf jours, quarante-trois des quatre-vingts salariés travaillant à Civaux dans la peinture et la pose de revêtement de sols ont décidé, le 6 novembre, de barrer l’entrée de la centrale afin de faire pression sur leur direction. Seul, le service de sécurité a pu pénétrer, hier, sur le site.

Les quelques concessions que la direction de Prézioso a accordé à ses salariés de Civaux depuis le début du mouvement ne les satisfont pas : 1 % de plus sur les salaires, 10 F de plus sur la prime de transport, un bonus de 4 F de prime de panier qui est ainsi passée de 40 à 44 F, 1 F de plus de prime de « pénibilité » par heure travaillée et 1.50 F de prime de « salissure » pour les employées femmes qui n’y avaient pas droit jusque là, à la différence de leurs collègues mâles. « L’entreprise, basée dans l’Isère, près de Lyon, compte 1.558 salariés répartis en dix-neuf agences et elle a fait de gros bénéfices l’an dernier. Elle peut faire mieux pour nous », déclaraient, hier matin, les hommes du piquet de grève.

Dans l’après-midi, les grévistes assignés en référé ont proposé, devant le tribunal de grande instance, de lever leur piquet de grève, à 17 heures, si de nouvelles négociations s’ouvraient aussitôt. La direction de Prézioso acceptait de discuter sur le champ et, à 17 heures précises, les discussions reprenaient, en présence de M. Viou, chef d’aménagement de Civaux, et le piquet était levé.

Photo : Les employés de Prézioso ont repris le blocage de la centrale, mardi, à l’aube