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Le chantier nucléaire de Civaux sera achevé dans un an et demi. Et rien ne le remplacera. Les salariés en “fin de chantier” redoutent l’échéance

Le conflit récent des salariés de l’entreprise de peinture Prezioso risque d’être le train (de grève) qui en cache un autre, à Civaux : « Les employés de Prezioso rencontrent déjà des difficultés pour obtenir l’application du protocole signé avec leur direction le 25 novembre, après douze jours de grève. Durant ce mouvement, d’autres préavis de grève avaient été déposés dans des entreprises qui travaillent sur le chantier. Là, les directions n’ont pas attendu pour engager des discussions et des compromis devraient aboutir. Mais le mécontentement demeure profond même s’il est actuellement latent.

Pour Jean-Luc Archimbault, secrétaire de l’Union locale CGT de Civaux, ce mécontentement a deux causes : les salaires trop bas compte tenu des conditions de travail et les fins de chantier qui signifieront le chômage pour le plus grand nombre. « J’ai trois dossiers exemplaires, en ce moment qui concernent des salariés d’une grosse entreprise de travaux publics. Le plus jeune a 56 ans et trois mois, le plus âgé 57 ans et demi. Ils ont cotisé tous trois plus de quarante ans. Eh bien, leur direction, qui n’a plus besoin d’eux, leur propose un contrat de conversion. Alors que ces gars-là se sont usés au-delà de la durée de travail légale et qu’ils ont largement mérité la retraite. Mais pas plus les directions que le ministère ne veulent financer des préretraites.

Sous-traiter

Du côté d’EDF, tout n’est pas rose non plus. L’entreprise nationale « déréglemente comme le veut une mode féroce pour les salariés. De 15.000 à 20.000 suppressions d’emplois sont prévues dans les cinq années qui viennent, à EDF, grâce à l’appel systématique à des prestataires de service extérieurs, payés au minimum légal, sans la moindre prime. C’est déjà le cas, ici, à Civaux, pour les personnes qui font le ménage au CNPE. Le 3 décembre, EDF sera donc en grève et nous manifesterons à Paris, tandis que les patrons des sociétés sous-traitantes et ceux d’EDF tiendront forum pour mieux organiser la précarisation. Plusieurs cars partiront de Civaux », annonce le représentant syndical.

Mais la CGT s’occupe aussi de prévention et de sécurité. Mardi, mercredi et jeudi, elle a encadré un stage suivi par 17 salariés (sans critère d’appartenance syndicale) de sept entreprises du site de la centrale. Au menu : prévention et sécurité à l’intention des gens du bâtiment, de la métallurgie et du nettoyage. La CRAMCO a parlé des accidents du travail, le syndicat du rôle des élus auprès du Comité d’hygiène et sécurité (CHSCT). Cette formation, soutenue par la Caisse régionale d’assurance maladie, a permis au syndicat de former à la sécurité environ 150 salariés en cinq ans.

J-L R

Photo : Les stagiaires ont planché sur la prévention et la sécurité