1650619/12/1996POITIERS
Une délégation de l’association contre le chômage a été reçue hier par le responsable des ASSEDIC
Des négociations sur les allocations chômage ont lieu en ce moment à l’UNEDIC. Un organisme destiné à indemniser les chômeurs « qui s’est constitué un trésor de guerre de 13 milliards de francs. Comment va-ton l’utiliser ? Faire encore un cadeau aux patrons ou améliorer le sort des chômeurs ? ». C’est la question qu’AC, « Agir ensemble contre le chômage » a posé hier au directeur de l’ASSEDIC de la Vienne.
5.000 F par mois pour trois
Avec les syndicats CGT, FSU, SUD PTT et SGEN CFDT, les membres d’AC se sont retrouvés aux portes des ASSEDIC pour faire passer leur message auprès des demandeurs d’emploi qui entraient ou sortaient. Toute cette semaine, l’association et ces syndicats multiplient les actions autour « des exigences de redistribution aux chômeurs de l’excédent des 13 milliards, suppression de la dégressivité des allocations, annulation des délais de carence, extension du droit à l’allocation chômage, présence de représentants des chômeurs partout où se discute leur sort ».
AC dénonce le fait que 50 % des chômeurs ne touchent rien, que la moitié de ceux qui sont indemnisés perçoivent moins de 3.000 F par mois. L’exemple de ces Poitevins en est une bonne illustration. Vivianne a 48 ans. Depuis 1986, elle est au chômage. Elle était représentante et suite à un accident du travail, elle a été reconnue handicapée, mais sans indemnité. En six ans, Vivianne n’a trouvé qu’un CES de dix-huit mois comme hôtesse standardiste au CNRS de Mignaloux-Beauvoir. Depuis, elle perçoit 2.200 F d’allocation spécifique alors qu’elle a un enfant de 9 ans à charge.
La position de son compagnon n’est pas plus enviable. Boucher chez un patron, il est licencié en mars 1994 quand l’entreprise dépose son bilan. Gustave, 48 ans, a fait des remplacements en boucherie mais il n’a plus de travail et ses indemnités ASSEDIC ont régressé à 2.800 F par mois. « Et je paie le RDS, c’est lamentable.
Rendez-vous vendredi à l’Union patronale
La situation de ce couple poitevin n’est pas unique. Comme eux, des milliers d’autres souffrent du manque d’argent. Vivianne et Victor ont arrêté de chauffer leur maison, ils font « attention à tout ». On n’ose pas encore aller chercher à manger dans les associations. Le gamin est un peu mis à l’écart à l'école. Vous trouvez ça normal qu’on soit deux sans emploi sous le même toit ? On envoie de CV mais on nous répond qu’on est trop vieux ».
Le couple « attendait qu’il y ait une manifestation quelque part. On a vu celle d’AC alors on est venus. Il faut que les chômeurs descendent dans la rue ».
L’association a été reçue par le responsable local des ASSEDIC. « Il a été très accueillant » disait Bertrand Geay, le président d’AC. « Il a transmis nos revendications à la présidente de l’UNEDIC et aux administrateurs et une réunion doit avoir lieu début janvier pour que nous puissions faire de l’information dans les locaux.
Par contre, M. Geay n’a pas apprécié l’attitude de l’Union patronale de la Vienne jointe au téléphone. « On nous a donné un rendez-vous pour le 24 décembre. On se moque de nous. Les patrons ne se soucient pas des associations et des syndicats. On ira leur dire notre colère vendredi matin ».
Un rendez-vous à 11 h, devant l’Union patronale à Saint-Georges les Baillargeaux, qu’AC donne à tous les chômeurs.
Odile Moniot
Photo : Explications et pétitions avec AC, les syndicats et les chômeurs
le 11/07/2025 à 16:42
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org