1653522/01/1997VIENNE
AEF à Chasseneuil et Iso Delta à Chiré-en-Montreuil, deux sous-traitants en bonne santé mais confrontés à la morosité du marché de l’auto, prévoient de réduire leurs effectifs
La Vienne va perdre une centaine d’emplois dans le secteur de la sous-traitance automobile, d’une part avec Iso Delta, fabrique de volants à Chiré-en-Montreuil qui veut se séparer de 67 salariés, d’autre part avec AE France, la fabrique de pistons de Chasseneuil-du-Poitou, qui annonce une restructuration avec 34 suppressions d’emplois.
Voilà qui ne va pas arranger les chiffres du chômage dans le département.
Pourtant les deux entreprises en question, vont plutôt bien. Iso Delta, qui appartient désormais à 78 % au groupe suédois Autoliv, l’un des leaders mondiaux de la ceinture de sécurité et de l’airbag, a réalisé en 1995 un chiffre d’affaires de plus de 324 millions de francs, en hausse de 11 %. Les informations officielles présentent l'entreprise poitevine comme ayant une rentabilité excellente, avec une bonne trésorerie et des engagements respectés. AE France, spécialiste du piston, est une filiale du groupe britannique T & N qui affiche de bons résultats. En 1995, AE France a réalisé un chiffre d’affaires de 383 millions de francs avec un résultat net de 24 millions de francs. C’est probablement pour maintenir ces performances que les entreprises Iso Delta et AE France ont annoncé chacun un plan de restructuration. Chez AE France, le plan a été préparé de longue date. Il n’y aura pas de licenciements secs, mais sept départs à la retraite et 27 départs en préretraites à négocier, soit 34 suppressions d’emplois, sur un effectif de 430 personnes.
Chez Iso Delta, le plan prévoit 67 suppressions d’emplois sur un total actuel de 803. Il y a deux ans, la fabrique de volants de Chiré comptait plus de 900 salariés, avec un bon nombre de contrats à durée déterminés. Peu à peu, ces contrats CDD n’ont pas été renouvelés et aujourd’hui, Iso Delta doit envisager des licenciements, voire quelques préretraites, en se séparant d’employés de la production sous contrat à durée déterminée.
Pour AE France, comme pour Iso Delta, la morosité actuelle du marché de l’automobile, qui n’est plus dopé en France ni par la baladurette, ni par la jupette, explique en partie ces suppressions d’emplois. Les deux entreprises poitevines ont également à subir la pression des constructeurs automobiles qui, voulant baisser les coûts, exigent des rabais de la part de leurs sous-traitants. Les sous-traitants doivent s’exécuter sous peine de perdre un gros client qui pourrait se tourner vers des concurrents.
La concurrence parlons-en ! Chez AE France, la direction s’efforce de résister aux fabricants de pistons brésiliens qui leur ont grignoté des parts de marché. Pour AE France, dont les principaux clients restent les marques automobiles françaises, le développement de nouveaux marchés à l’exportation, c’est-à-dire avec des marques étrangères, est devenu une obligation pour conserver ses positions sur un marché désormais mondial.
Bien évidemment, les syndicats ne sont pas d’accord. « Nous trouvons anormal, injuste et scandaleux que même les entreprises réalisant des bénéfices, sacrifient les emplois dans le seul but de faire encore davantage de profits », écrivent en chœurs les responsables CGT et CFDT d’AE France.
L-F Caillaud
le 13/07/2025 à 16:38
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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