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1655818/02/1997POITIERS

PRISON À DOMICILE : PLAIDOYER DE LA CGT

Le syndicat défend la tentative du service de probation et du juge de l’application des peines de Poitiers

Pour ou contre ? L’expérience de prison à domicile qui est tentée par le juge de l’application des peines et par le comité de probation de Poitiers suscite des réactions très tranchées. Le récent échec du dispositif avec un récidiviste de la conduite en état alcoolique a valu à ses responsables les foudres d’un substitut général poitevin et les moqueries du Canard Enchaîné (voir notre édition de samedi).

Mais des voix s’élèvent aussi pour défendre cette ultime alternative à l’emprisonnement ferme. Notamment celle de l’Union générale des syndicats pénitentiaires CGT - travailleurs sociaux.

Les représentants poitevins du syndicat se félicitent qu’à l’heure « où les prisons sont pleines, où les peines d’emprisonnement s’allongent, un juge assisté d’un greffier et d’une équipe de travailleurs sociaux intervenant tant en milieu fermé (maison d'arrêt) qu’en milieu ouvert (comité de probation), tentent de répondre autrement qu’en ouvrant largement les portes de la prison à ceux qui ont à connaître pour la première fois de la punition suprême, à savoir la privation de liberté, parce qu’une fois de trop, ils n’auront pas pu ou pas su maîtriser leur consommation d’alcool ».

Une possibilité prévue dans les textes, soulignent les syndicalistes : « La mesure de placement à l’extérieur a été voulue et conçue par le législateur. Cet outil est à la disposition du juge de l’application des peines dans le cadre des aménagements de peines privatives de liberté. Il s’agit bien d’organiser autrement la privation de liberté décidée par les tribunaux correctionnels ou cours d’appel, et en aucun cas de soustraire le condamné à la sanction prononcée ».

La CGT juge cette formule particulièrement adaptée aux délinquants routiers : « Le placement à l’extérieur veut redonner sa responsabilité au condamné qui devient pleinement acteur de l’exécution de sa sanction(...). Au-delà de l’exécution de la peine, le condamné rencontre régulièrement un travailleur social. Le but à atteindre est, en réfléchissant au sens de son rapport avec l’alcool, de mettre en place, si possible, de nouveaux comportements.

Pour le syndicat, la société ne peut en retirer que des avantages : « La prison n’est qu’une mise à l’écart temporaire des personnes qui, demain, reprendront leur place. L’effort ne consiste pas à sabrer délibérément (...) toutes les expériences innovantes, mais bien à chercher ensemble comment accorder sanction et sens de la sanction, pour le justiciable comme pour tout citoyen ».

 

 

le 17/07/2025 à 16:00

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

justice, pénitentiaire, prison

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