CGT

Se connecter

A Sextant, on s’inquiète de la privatisation de Thomson. alors qu’à la mairie, la CGT veut conserver son poste de permanent

« Une privatisation totalement inutile ». C’est en ces termes que Patrick Juin, (CFDT), Michel Juteau (CGT) et Jean-Paul Juniot (secrétaire du CE) ont qualifié hier au nom de l’intersyndicale de Sextant Avionique, la privatisation du groupe Thomson. Thomson CSF détient en effet 66 % du capital de Sextant Avionique qui dispose de deux sites châtelleraudais, à La Brelandière (220 salariés) et au CLI (360 salariés). C’est dire si l’Union locale CGT est sensible à ce dossier. Au cours d’une conférence de presse commune tenue hier, les délégués syndicaux de La Brelandière ont longuement fait part de leurs inquiétudes sur cette privatisation. « Cette opération a été menée dans l’opacité. C’est un scandale industriel et financier » juge P. Juin en poursuivant : « A Sextant, nous travaillons sur des métiers qui nécessitent un investissement à long terme, comme par exemple le Gyrolaser étudié à La Brelandière. Il a été entamé dans les années 70, mais ne débouche que maintenant. Nous nous demandons donc, comment nous pourrons répondre à des critères de rentabilité immédiate qui seront exigés par la privatisation ». Dans le même ordre d’idées, la CGT s’inquiète des possibles répercussions de cette privatisation sur les activités de défense de Sextant « 50 % de notre chiffre d’affaires est réalisé sur le secteur militaire. Peut-on confier ces activités de défense nationale au secteur privé ?

Forts de ces interrogations, la CGT juge donc cette privatisation dangereuse : « Qui peut garantir aujourd’hui l’intégrité des sites de Sextant, et le maintien de ses activités ? De même il est scandaleux de voir que Thomson a été bradé pour un franc symbolique au groupe Lagardère ». Compte-tenu de ces observations, la CGT a donc mis en vente hier, dans l’entreprise des titres de propriété factices pour 1 franc (le bénéfice de cette vente sera reversé ultérieurement à une organisation humanitaire). De plus, une délégation des sites de Sextant à Châtellerault rencontrera prochainement les interlocuteurs politiques châtelleraudais (J-P Abelin, E Cresson, les conseillers régionaux) et participera à la manifestation parisienne du 20 novembre prochain.

Les communaux mécontents

Ce dernier jeudi, à l’appel du syndicat CGT des communaux, près de 500 manifestants étaient rassemblés pour protester « contre la précarité de l’emploi, pour la protection sociale et les libertés ». Cette manifestation a pris cependant un tour nouveau, puisque l’on apprenait au même moment que la mairie de Châtellerault ne reconduirait pas le poste de permanent CGT, occupé par Jean-Claude Clément jusqu’à son départ à la retraite fin octobre dernier. Conséquence immédiate : l’ensemble des manifestants investissaient l’hôtel de ville au moment même où se réunissaient les élus en bureau municipal. A l’issue, Joël Tondusson, premier adjoint, confirmait cette décision. Cela n’est pas du goût du syndicat qui juge « inadmissible ce recul, apprécié comme une sanction à la suite des actions menées en faveur des 35 heures et contre les emplois précaires à la mairie ». La section CGT des communaux demande donccune entrevue rapide à Édith Cresson, et envisage des actions « à la hauteur de la gravité de ces décisions ».

J-P B