CGT

Se connecter

Les intermittents du spectacle du Poitou-Charentes occupent depuis hier l’hôtel des Impôts de Poitiers

C’est qui, tous ces gens ? Les intermittents du spectacle. « Ah oui, je me disais bien. Il y en a qui ont les cheveux longs ». Cette réflexion d’une employée du centre des Impôts de Poitiers en dit long sur la situation des saltimbanques. Rien n’a changé depuis Molière. Ni le regard que les autres portent sur eux, ni le peu de place que le pouvoir veut leur laisser.

Hier, ils étaient une bonne soixantaine d’intermittents du spectacle du Poitou-Charentes, venus occuper par surprise le centre des Impôts. Ils ont décidé d’y rester jusqu’à « nouvel ordre ». L’opération « crémerie » comme ils l’appellent puisque « le ministère des Finances veut le beurre et l’argent du beurre ». C’est-à-dire amputer leur système de chômage, assujettir les associations culturelles à une imposition forfaitaire annuelle. En résumé, tuer le spectacle vivant.

Ils l’ont déjà dit, redit et continuent à le répéter. Comédiens, danseurs, musiciens, techniciens, costumiers, bref artistes, refusent d’être mis à l’écart de la société par suppression de leurs moyens de vivre.

Pour eux aussi, les ASSEDIC sont indispensables qui permettent de tenir le coup entre deux spectacles, de pouvoir répéter ou s’exercer à leur art en continuant à manger et payer le loyer.

Hier, leur délégué régional, Jean-Paul Bouclet, a expliqué la situation à MM. Dauré, responsable du centre des Impôts et Potet, responsable du foncier. Les négociations avec le patronat et l’État devraient s’ouvrir début avril pour se conclure le même mois.

« Le CNPF campe sur ses positions, on n’a aucune assurance que ça évolue pour nous. On nous dit qu’il y aura un système à l’essai à partir de septembre 1998 et pour un an mais nous ne voulons pas être des cobayes ».

Hier, sans mise en scène, les artistes ont simplement occupé les lieux. Ils ne comptent pas baisser les bras devant leurs « ennemis que sont le patronat et le ministère des Finances ». Puisque l’argent, c’est le nerf de l’intrigue comme le déclame Figaro.

O M

Photo : Le délégué régional Jean-Paul Bouclet, discute avec des responsables des Impôts