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1658506/03/1997CHATELLERAULT

FRANCE CHAMPIGNON : UN ACCOUCHEMENT DIFFICILE

La naissance de France Champignon semble connaître quelques difficultés depuis l’annonce de cette création. L’aspect financier est un élément important du montage.

A l’heure actuelle, sous la dénomination « France Champignon », société immatriculée à Saumur dans le Maine-et-Loire, se trouve l’Union des sociétés coopératives agricoles au capital de 50.101.000 F et qui regroupe trois établissements à Bagneux (Saumur), Thouars dans les Deux-Sèvres et Châtellerault. Il semble pourtant que le mariage annoncé fin 1996 entre Royal Champignon, le numéro un saumurois et Jandou Industries, le coopérateur angevin, ne soit pas si simple et si facile.

Effectivement, beaucoup de questions n’ont pas encore de réponse, l’accouchement de la nouvelle structure baptisée « France Champignon » étant plus long que prévu.

Une réunion organisée à Paris sous l’égide du CIRI s’est tenue vendredi dernier pour continuer la préparation du montage. L’aspect financier semble être pour l’instant le plus préoccupant. En effet, les deux sociétés amènent dans la corbeille de mariage des situations difficiles. Pour Royal Champignon, les comptes clôturés en décembre 1995 laissaient apparaître un déficit, un excédent brut d’exploitation largement négatif comme les fonds de roulement.

Côté Jandou, le résultat net en septembre 1996 était également négatif, dans des proportions moindres, mais avec un endettement important.

Des stocks conséquents

Le rapprochement des deux structures s’est fait également sur une situation du marché catastrophique tant et si bien que les stocks cumulés s’élèveraient à près de 45.000 tonnes, ce qui représente quelques millions de francs d’actif immobilisé.

Le tour de table de vendredi a permis de réunir non seulement les responsables du nouveau groupe, mais aussi les représentants des producteurs coopérateurs et les banques. II semble que ce soit de ce côté qu’un blocage soit intervenu en janvier. La participation bancaire dans le montage financier reste à déterminer.

Ce tour de table aurait permis d’esquisser une première répartition financière. L’État pourrait mettre la main au porte-monnaie pour le quart de la somme totale, les coopérateurs autant. Il reste à savoir si les banques suivront alors que le groupe Saint-Louis, qui a vendu Royal Champignon en faisant table rase de son passif, pourrait être sollicité pour intervenir également.

Une prochaine réunion devrait avoir lieu à la fin de la semaine prochaine. Au-delà du sort de France Champignon, c’est bien de l’avenir de la filière française du champignon dont il est question. Un avenir qui passe obligatoirement par une restructuration vers une meilleure rentabilité

Ivan Roullet

500 à 1.000 emplois en moins

Le permanent CFDT venu hier à Saumur, pense que 500 à 1.000 emplois devraient passer à la trappe. Pour Jean-Pierre Cocault, les dirigeants vont vraisemblablement mettre un terme aux 220 contrats à durée déterminée dans les caves de Royal Champignon et de Blanchard dès le mois de juin. La CFDT dénonce le lancement de la politique de précarisation accrue des emplois et le discours tenu dans les caves : « Vous n’êtes pas assez productifs, vous êtes trop chers.

Les syndicalistes craignent que ceux qui gagnent plus que le SMIC parce que payés au rendement chez Royal et Blanchard, soient mis en concurrence avec les ouvriers des petites caves de la coopérative Champi-Jandou. Pour prévenir cela, la CFDT a fait appel au comité Syndex de la fédération de l’agro-alimentaire, pour qu’il réalise un audit sur les coûts réels de la cueillette chez Royal et Blanchard. Le moment venu, elle fera pression sur les industriels pour que la restructuration et la baisse de production annoncée (de 10 à 15 % en moins cette année et l’an prochain) ne laissent aucun salarié sur le carreau.

 

 

le 18/08/2025 à 18:08

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

agro-alimentaire, champignon, restructuration, emploi

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