1659207/03/1997CHAUVIGNY
La CGT dénonce “les abus de certaines entreprises du Chauvinois en matière d’emploi”. Elle lance aussi un appel à la mobilisation pour les élections prud’homales.
Actuellement, nous assistons dans le Chauvinois, et partout ailleurs, à une déréglementation à tout va sur l’embauche, au détriment des salariés. Il y a le temps partiel, la flexibilité, l’aménagement du temps de travail... La loi Robien, par exemple, est un leurre et ne crée aucun emploi. Ça ne règle rien pour l’avenir. Mercredi soir à la salle des Halles de Chauvigny, Francis Guionnet était bien décidé à faire table rase des « pseudo-mesures » destinées à lutter contre le chômage.
Selon l’Union locale CGT, on assiste à une démotivation des salariés, qui perdent le goût du travail, ce qui n’est ni créatif ni porteur pour l’avenir des entreprises. « Beaucoup de salariés viennent nous voir lors de nos permanences. Certains sont recrutés sans même un contrat de travail. Ils se rendent vite compte qu’ils sont exploités. Une entreprise du secteur, faute de travail, a renvoyé ses salariés chez eux durant quelques jours. Mais le patron ne les a pas déclarés en chômage technique et ne les a donc pas payés. Et quand on sait qu’un salaire dans le Chauvinois est de l’ordre de 5.000 francs... C'est intolérable, nous sommes moins considérés que les machines », s’est insurgé M. Guionnet.
Des solidarités de lutte
Le secrétaire de l’UL CGT s’est également interrogé sur l’après-chantier de Civaux, annoncé, d’ici à la fin de l’année, environ 1.000 licenciements dont beaucoup de travailleurs locaux. « Où sont les emplois promis par EDF ? Dans le Chauvinois, il nous faut des emplois industriels si l’on veut relancer la machine économique.
Ensuite, les membres de l’Union locale ont abordé les prochaines élections prud’homales du 10 décembre 1997 : « La CGT avait obtenu 47 % des voix à Chauvignv et 57 % à Saint-Savin et Saint-Germain en 1992. Nous devons faire encore mieux. Cette juridiction est unique en Europe et nous tenons à cette originalité. Il est important que les salariés vérifient si leurs employeurs les ont bien inscrits sur les listes électorales. Le patron doit le faire avant le 12 mai. Et les chômeurs ont aussi le droit de voter. Ils recevront très bientôt un document de l’ANPE à ce sujet ».
Afin de mobiliser l’ensemble des salariés, l’Union locale CGT ira à leur rencontre dans les entreprises pour expliquer le rôle de cette juridiction, les inciter à voter et « construire des solidarités de lutte ».
William Richard
Photo : L’Union locale a aussi parlé de l’après-chantier de Civaux
le 19/08/2025 à 11:23
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org