1660413/03/1997AVAILLES-LIMOUZINE
L'avenir de la boulangerie industrielle d’Availles-Limouzine est entre les mains de l’ancien patron, Jean Nault qui avait vendu sa société en 1991
Les 66 salariés de la boulangerie industrielle Nault à Availles-Limouzine sont partagés entre l’inquiétude et l’espoir. Inquiétude, car le tribunal de grande instance de Bourges (ville du siège de la société mère le groupe Sodif) a prononcé le 5 mars dernier la cessation d’activité et ordonné le licenciement du personnel. Espoir, car cette décision du tribunal ne doit prendre effet que le 20 mars prochain. D’ici là, le juge-commissaire, nommé lors de l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire le 9 octobre 1996, aura peut-être trouvé un repreneur. A ce jour, le seul et unique candidat à la reprise de la boulangerie industrielle Nault n’est autre que le fondateur de l’entreprise, Jean Nault, qui avait cédé sa société familiale en 1991 au groupe tourangeau Centre Pain.
En 1991, la boulangerie industrielle Nault est une entreprise en excellente santé. Jean Nault en reste d’ailleurs le directeur pendant encore deux ans et demi. Mais peu à peu, notamment avec l’arrivée à la tête de Centre pain de la SODIF, filiale de Transagra, le groupe céréalier coopératif du Cher, la situation se dégrade. Le groupe Transagra avait pour ambition de développer un ensemble d’activités, allant de la production végétale jusqu’à la transformation. Mais empêtré dans des démêlés judiciaires et financiers, avec notamment la mise en examen pour abus de bien sociaux d’un de ses patrons, le groupe Transagra a depuis essaimé. Aujourd’hui deux filiales spécialisées dans la boulangerie industrielle, la SA Nault à Availles-Limouzine et Paniloire à La Riche en Indre-et-Loire, sont dans l’attente de repreneurs. Le tribunal de Bourges doit statuer mardi 18 mars sur les propositions qui lui parviendront. A Availles-Limouzine, les 66 salariés de la boulangerie Nault se mobilisent déjà. Aujourd’hui jeudi, alors que le comité d’entreprise est convoqué en réunion extraordinaire, le syndicat CGT appelle à un débrayage pour « la défense de l’outil de travail et des emplois ».
Pendant ce temps, Jean Nault, dont les fils travaillent toujours dans la boulangerie industrielle, prépare avec ses conseillers juridiques la reprise de son ancienne société qui pourrait redevenir une entreprise familiale, comme au bon temps de sa prospérité dans les années 80.
le 19/08/2025 à 16:30
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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