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Mais d’abord qu’il nous soit permis d’exposer ce qu’est la boulangerie coopérative. Elle est installée boulevard Pont Achard sur un terrain loué par la Compagnie d’Orléans et comprend plusieurs bâtiments importants qui appartiennent aux coopérateurs. Ces bâtiments sont des hangars, un fournil très moderne, parfaitement aéré et très vaste, un magasin pour le pain, une réserve de farine et un bureau.

Tous ces locaux sont larges, hauts de plafond, dans un état parfait. Ils sont disposés autour d’une cours où les voitures peuvent évoluer à l’aide. Bref , l’ensemble extérieur de la Coopérative donne déjà une impression de prospérité.

Dans le fournil travaille trois ouvriers boulangers qui disposent d’un fort pétrin mécanique et de deux fours chauffés au charbon. Ce fournil a deux portes, l’une donnant dans la cour, l’autre dans le magasin à pain, cette dernière placée près des fours, ce qui facilite le travail après la cuisson du pain ; n’oublions pas que ces bâtiments ont été conçus suivant un plan d’ensemble, schéma type d’une boulangerie. Toujours près du fournil se trouve la réserve de farine où les ouvriers prennent les sacs dont ils ont besoin.

Le fonctionnement de la coopérative

La Boulangerie coopérative comprend 790 membres groupés sous la présidence de M. Moulin chef-contrôleur à la Compagnie d’Orléans, MM. Gautron et Pineau sont vice-présidents, M. Colin secrétaire, M. Baillargeau, trésorier, M. Castagnet secrétaire-adjoint et Vertin, trésorier-adjoint.

Le conseil d’administration comprend, outre les personnes susnommées, qui forment le bureau, MM. Agard, Alix, Beaudet, Bernard, Bonailleau, Breuil, Charbonier, Clément, Cousin, Fourvel, Lacuve, Lamachère, Neveu, Pain, Paquereau, Pavard, Ruault, Terisse, Thibault et Thiolet.

Ce Conseil d’administration, élu par les coopérateurs, élit à son tour, le bureau et se réunit tous les mois pour approuver la gestion du dit bureau.

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Les trois ouvriers boulangers, dont nous avons parlé plus haut, reçoivent un salaire journalier de 35 francs. La livraison du pain faite dans Poitiers, faite par un entrepreneur, coûte 2.500 francs par mois. Il faut encore ajouter les salaires des porteurs de Loudun, de Parthenay, etc. Car il y a des coopérateurs dans toutes les stations autour de Poitiers. Pour les stations plus importantes il y a un service de livraison. Enfin tous les employés de la Coopératives reçoivent de larges mensualités. Ainsi les frais généraux sont très importants.

Cependant les coopérateurs payent actuellement leur pain 1 fr. 85 le kilo. Ils le payeraient ailleurs 2 fr. 25. Ils bénéficient donc d’une différence de 0 fr. 80 par pain de 4 livres.

Si la coopérative qui cuit en moyenne 900 kilos de pain par jour pour ses adhérents le vendait au prix ordinaire de la taxe, elle réaliserait 350 fr. de bénéfice par jour, soit 10.800 par mois ou 131.400 francs par an.

Mais tout en vendant du pain a si bon compte la coopérative a su faire des économies.

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