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La scène a quelque chose de champêtre. Deux tables, une camionnette qui diffuse de la musique, du café, des sandwiches, du soleil et des pâquerettes. On pourrait se croire à un pique-nique, ne seraient quelques indices : l’entrée de l’usine Schneider Electric dans la zone industrielle de Chasseneuil-du-Poitou et les sigles CGT qui fleurissent.

Cette table, dressée dans un lieu inhabituel, est en fait un bureau de chômage ouvert par le syndicat et le comité des privés d’emplois de la CGT de Poitiers. « Nous réclamons un départ contre une embauche ». La déléguée CGT de Schneider est en cela en désaccord avec le directeur M. Gayou, qui souhaite une embauche pour deux départs. Actuellement, l’entreprise emploie trois cent dix titulaires et une quarantaine de personnes en contrats de qualification, contrats déterminés, intérim ou en apprentissage.

Jeudi matin, Sylvie est venue signer sa demande d’emploi fictive, expliquer ses motivations et détailler son expérience. Ironie, elle vient de quitter Schneider où elle a travaillé un mois en contrat à durée déterminée. Treize autres demandeurs d’emplois ont fait comme elle, avant midi. Dans la soirée, Thierry Berthonneau, secrétaire du comité des privés d’emploi et Annick Billaud, ont porté ces contrats à la direction.

O M

Photo : Les chômeurs remplissent leur demande