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Apilco-Deshoulières a adopté la loi de Robien avec modulation du temps de travail en août dernier. La CFDT est euphorique, la CGT reste méfiante.

Trente-cinq heures de travail pour trente-six payées, pas de licenciements et la modulation du temps de travail : signé l’été dernier, l’accord qui a été passé entre la direction de Deshoulières et le syndicat CFDT de l’entreprise, réjouit les signataires. Pour la CFDT, c’est une réussite : « Cinquante emplois ont été préservés et l’entreprise se porte mieux. Il y a du travail, les salaires augmentent de 3 % et l’entreprise embauche ».

Effectivement, la porcelaine chauvinoise vient de décrocher plusieurs marchés, soit en haut de gamme (la « NR » en a parlé il y a peu), soit en « blanc » comme le gros contrat signé avec l’Espagne récemment. Et dix personnes auraient été embauchées dont quatre avec des contrats à durée indéterminée.

La CGT, majoritaire dans les ateliers chauvinois, rappelle, elle, qu’elle n’a pas signé l’accord de Robien et elle met en garde contre toute euphorie : « La loi de Robien n’a rien à voir avec l’amélioration ponctuelle de la conjoncture... La direction annonce une augmentation de 3 % pour 1997. Mais cela sera loin de compenser les 8 % de moins sur le tarif horaire : n’oublions pas que les salariés ont perdu 400 F sur leur salaire l’an dernier. Et qu’ils n’avaient pas eu la moindre augmentation depuis 1995.

Des remplacements

Quant à parler de « bonne ambiance », la CGT réfute : « On demande à plusieurs ateliers de travailler 40 heures par semaine, payées 36. C’est ça la modulation du temps de travail ?... Il y a eu effectivement deux embauches au 1^er avril. Mais elles ne doivent rien à M. de Robien. Il s’agissait de remplacer des ouvriers qui avaient cotisé plus de quarante ans et étaient sur le départ. Les effectifs ne changent pas... alors qu’on est en sous-effectif. Quant aux autres, il s’agit d’intérimaires ou de personnes en CDD d’un mois ! », déclare Dominique Multeau, délégué CGT.

Pour la CGT, malgré la grosse commande espagnole (plus de trois mois de travail sauf pour l’atelier décor), le problème de fond reste posé : « C'est celui de la porcelaine en France et de la politique commerciale de Deshoulières... ».

Sans entrer dans la querelle syndicale, il faut reconnaître que la porcelaine chauvinoise a bien commencé son année et que le travail ne devrait pas manquer en 1997. Que les conditions de vie des salariés soient plus difficiles depuis août dernier, c’est tout aussi clair. Mais dans le monde économique actuel, ne faut-il pas, malheureusement, se contenter de l’instant qui passe ?

J- L R