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1664316/04/1997CHATELLERAULT

FONDERIES DU POITOU : LA DIRECTION SOUHAITE LICENCIER DEUX ÉLUS

Le P-DG de la filiale de Renault à Ingrandes l’a annoncé hier : il va demander l’autorisation à l’inspection du travail, d’exclure MM. Mochon et Villeret

Lundi après-midi, la direction des Fonderies du Poitou, filiale de Renault, fonderies spécialisées dans la fabrication de carters et culasses de moteurs, avait convoqué un comité d’entreprise extraordinaire. But de la réunion : demander, par vote, l’avis des élus de cette instance, sur l’opportunité de licencier MM. Patrice Mochon et Patrice Villeret, tous les deux élus du personnel, l’un comme délégué, l’autre comme membre du comité d’hygiène et sécurité.

La direction reproche aux deux salariés « protégés » par le code du travail de s’être livrés à des violences, des dégradations et d’avoir contrarié la libre circulation des hommes et des marchandises, lors d’une grève déclenchée voici quelques jours. Le mouvement revendicatif avait pour but d’obtenir une augmentation salariale. Le vote du CE donna le résultat suivant : cinq voix contre l’exclusion et deux abstentions.

 

Hier après-midi, M. Jean-Claude Crouet, président-directeur général des Fonderies du Poitou, a rendu public sa décision : il va demander l’accord de l’inspection du travail pour se passer des services de MM. Mochon et Villeret. Et M. Crouet d’expliquer sa décision de la manière suivante : « Les fautes lourdes reprochées à ces deux élus du personnel ne sont pas excusables. Il n’existe pas d’immunité pour des actes commis par des salariés dits protégés. J’estime au contraire que ceux qui sont élus par leurs collègues doivent montrer l’exemple et être irréprochables dans leur comportement dans l’entreprise ; il en va de leur crédibilité. Je considère que trop, c’est trop et que MM. Mochon et Villeret sont allés trop loin.

« En ce qui me concerne, je n’ai pas d’état d’âme, d’autant plus que les faits reprochés ont été constatés par un huissier de justice. Ce n’est donc pas la parole d’un homme contre celle d’un autre. Déjà, en 1995, pour des incidents du même genre, nous avions fait preuve d’une certaine mansuétude et je constate que notre effort de compréhension et notre indulgence n’ont pas été récompensées.

« En conclusion, je ferai remarquer qu’au cours des différents entretiens, MM. Mochon et Villeret n’ont exprimé aucun remord quant à leurs regrettables dérapages des jours précédents ».

Propos recueillis par Patrick Gonin

 

 

le 23/08/2025 à 10:34

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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