1664924/04/1997CHATELLERAULT
En référé, président et conseiller n’ont pu se mettre d’accord sur les dossiers Mochon et Villeret. Le 29 avril, le président du tribunal d’instance se joindra à eux pour statuer.
L’affaire Mochon et Villeret, salariés élus du personnel des Fonderies du Poitou, est en train de se transformer en un véritable marathon des prétoires. La semaine dernière, l’Union départementale CGT avait demandé au Conseil des prud’hommes de Châtellerault, instance paritaire, de bien vouloir ordonner leur réintégration (...). Motif ? Les deux personnes faisant l’effet d’une mesure d’interruption de leur contrat de travail pour « fautes lourdes » de la part de la direction, ne pouvaient exercer librement, à cause de cette exclusion à titre conservatoire, leurs mandats d’élus (délégué du personnel et membre du comité d’hygiène et sécurité).
Les prud’hommes, selon la formule du référé, ont écouté pendant près de trois heures les avocats des deux parties, Mes Gaston (pour la CGT) et Lemaire (Fonderies), les plaideurs avançant moult arguments et documents dans l’intérêt de leurs clients. Particularité du conseil de prud’hommes dans sa composition en référé : deux personnes siègent, le président Forgeot (collège salariés), le conseiller Bois (collège employeurs). Un équilibre qui conduit en cas de désaccord des deux « hommes prudes », à ne pouvoir rendre de jugement. Et ce fut le cas hier !
Il sera donc fait appel le mardi 29 avril à 14 h, au juge départiteur (départir : pour se sortir d’une situation) qui n’est autre que le président du tribunal d’instance de Châtellerault, M. Christophe Mackowiak. Le magistrat professionnel aura à ses côtés MM. Forgeot et Bois ; à trois, l’équilibre ne sera donc plus possible !
Pendant ce temps, M. Pouzet, inspecteur du travail à qui la direction des Fonderies du Poitou a demandé l’autorisation de se passer des services de MM. Mochon et Villeret, effectue lui aussi un véritable marathon des auditions, individuelles et contradictoires (hier après-midi), écoutant les explications des adversaires. Il est possible que ce fonctionnaire rende publique sa décision aujourd’hui jeudi, mais un report n’est pas non plus à exclure, selon les spécialistes des conflits dans le monde du travail...
Patrick Gonin
Photo : Hier après-midi, des délégations de la CGT (UD et UL) et de l’UDT Autonome des Fonderies, sont venues assister à la lecture du « non-jugement ». Pendant ce temps, MM. Villeret et Mochon étaient entendus par l’inspecteur du travail.
le 25/08/2025 à 14:49
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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