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1665026/04/1997CHATELLERAULT

ONDERIES DU POITOU – RÉINTÉGRATION DES LICENCIÉS

L’inspecteur du travail refuse les licenciements et annule les mises à pied des deux salariés délégués des Fonderies du Poitou. La direction annonce qu’elle utilisera “tous les recours”.

Nouveau tournant dans l’affaire des Fonderies du Poitou où l’on sait que, suite à un mouvement de grève portant sur les salaires avec manifestation à l’extérieur de l’établissement, la direction a mis à pied deux salariés « protégés » par leurs délégations, MM. Patrice Mochon et Patrice Villeret, et demandé leur licenciement. Dans ce cadre, alors que les prud’hommes, représentant des employeurs et des salariés, n’ont pu se mettre d’accord, la décision de l’inspecteur du travail était particulièrement attendue. Celle-ci est très claire : dans les deux cas est refusée l’autorisation de licenciement et annulée la mise à pied conservatoire.

Sur le fond et concernant M. Mochon, on retiendra que n’a pas été retenu le « vol d’une dizaine de palettes, de même que ne sont pas établies la menace de mettre le feu à un camion et tout casser, ainsi que la menace physique à l’encontre d’un cadre à l’aide d’un bâton servant d’arme ». Dans ce dernier cas, l’inspecteur était d’ailleurs présent sur les lieux et parle « de faits interprétés de manière manifestement erronée » par la direction. Enfin, n’est pas considéré comme entrave à la libre circulation et abus du droit de grève le fait de stationner à proximité, mais hors établissement.

Pour M. Villeret, l'inspecteur ne retient pas non plus les entraves à la circulation et à la liberté du travail. Il indique sur un autre point que « la volonté de percuter trois personnes avec sa voiture n’a pas été établie et que le caractère intentionnel et malveillant » du salarié conducteur du véhicule, ne peut être retenu.

“Des faits inadmissibles”

Alors que le syndicat CGT de la Vienne, auquel appartiennent les deux délégués parle de victoire, la direction des Fonderies par la voix de M. Crouet, P-DG, souligne : « Nous ne pouvons être satisfaits de ce résultat et nous comptons bien utiliser toutes les voies de recours que nous avons à disposition. L’affaire ne peut s’arrêter là, c’est hors de question ».

Et, à propos de ces recours qui pourraient diviser le personnel et rompre une fragile paix sociale, le P-DG souligne encore : « C’est vrai qu’il y a toujours un risque. Mais on a laissé faire, déjà il y a deux ans, et beaucoup en ont marre, ici, de ces choses inadmissibles que nous voyons ». Enfin, sur l’intervention des élus, dont Mme Cresson, qui avaient appelé à la médiation et au dialogue, il est réaffirmé : « Le jour où nous n’aurons plus de carters à fabriquer et qu’il faudra fermer l’usine, les politiques nous demanderont également des comptes. Il faut savoir que dans les autres pays, on n’attend que cela, que nous ne puissions suivre, livrer nos commandes. Il y va de la responsabilité du patron qui doit prendre les décisions qu’il juge nécessaires. C’est vrai également en matière de salaire. Face à la concurrence, si on veut les augmenter, il faut réaliser de sacrées performances et que tout le monde travaille dans le même sens.

La direction des Fonderies a trois formes de recours à disposition contre la décision de l’inspection du travail : recours gracieux auprès de l’inspecteur lui-même ; recours hiérarchique auprès du ministre du Travail ; recours contentieux auprès du tribunal administratif de Poitiers. Et chaque fois dans un délai de deux mois.

Claude Aumon

 

 

le 01/09/2025 à 14:11

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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