1665902/05/1997CHAUVIGNY
Le patronat et la région Poitou-Charentes s’efforcent actuellement d’imposer flexibilité et modulation du temps de travail. La CGT mène l’enquête dans neuf grandes entreprises régionales.
« Le Comité économique et social de Poitou-Charentes planche sur l’aménagement du temps de travail, à la demande du président Raffarin, en consultant les directions de quinze entreprises régionales. La CGT a demandé que les représentants du personnel soient, eux aussi, écoutés. Refus catégorique… Présente dans neuf des quinze entreprises en question, la CGT a donc décidé de mener l’enquête auprès de tous les salariés, afin que toutes les parties soient consultées, comme l’exige la démocratie.
Jean-Pierre Grenon, secrétaire régional CGT, dirigeait, mardi, une délégation qui s’est rendue chez Deshoulières-Apilco, où la loi de Robien est appliquée depuis septembre 1996. Cette mission CGT ira ensuite à Ingrandes, Angoulême, Rochefort, Niort, Cerizay, Celles-sur-Belle, etc., afin d’entendre tous les salariés, syndiqués ou pas.
A Chauvigny, les salariés d’Apilco ont parlé, mardi, de « perte de pouvoir d’achat, d’alourdissement de la charge individuelle de travail, de désorganisation de la vie familiale, d’horaires sans rapport avec les promesses (38,5 heures en ce moment payées… 36) ».
La réduction du temps de travail
Pour Jean-Pierre Jallais et Michel Cardin, membres du CES, « on n’entend, pour le moment, que les patrons et l’institution sur l’aménagement du temps de travail et la modulation. Nous, on veut parler de réduction du temps de travail, pas de flexibilité. Dans une région qui est en tête pour le chômage des jeunes, cela s’impose ! C’est pourquoi nous consultons les salariés sur une grande échelle : il faut faire contrepoids au forcing engagé par les patrons et la Région. Ils veulent pousser, avant la mi-juin, à des conclusions institutionnelles favorables à la flexibilité et à la modulation toujours dans le même but : abaisser les coûts salariaux et déréglementer dans le cadre de la mondialisation ».
La CGT veut donc faire vite. Son enquête s’achèvera le 30 mai à Niort par une réunion générale avec tous les salariés questionnés. « C’est une démarche de renseignement, de mise en garde, d’alerte dans l’urgence que nous effectuons », assure M. Jallais qui déplore aussi le court-circuitage généralisé des délégués en entreprise par les directions : « On va vers une modification radicale des droits sociaux en entreprise. Tout le syndicalisme est visé ».
J-Luc Reymond
Photo : Les syndicalistes membres du Comité économique et social régional affirment « se battre pour la démocratie »
le 01/09/2025 à 15:43
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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