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La grève des chauffeurs routiers a été peu suivie lundi dans la Vienne. Les militants FO des Transports du Poitou ont fait exception.

Le mot d'ordre de grève nationale lancé par des organisations syndicales a été peu suivi lundi dans notre département. Les bus urbains ont circulé normalement à Poitiers et Châtellerault. Toutefois, les syndicats CGT, FAT et FO de la Société des transports poitevins ont déposé un préavis de grève pour ce mercredi de 7 h 30 à 8 h 25. Ils protestent contre un accord signé entre la direction et la CFDT.

Les transports scolaires ont été perturbés en raison de l’arrêt de travail de plus de 40 % des salariés des Transports du Poitou, selon une source syndicale.

Ces grévistes n’ont pas eu la grève triste hier. Sur le parking du siège de la société, rue de la Plaine à Poitiers, ils avaient installé un barbecue sur lequel ils ont fait griller de quoi reprendre des forces et affronter les intempéries. Ils ont en effet occupé le terrain pendant toute la journée, s’abritant, pendant les averses, dans un bus flanqué d’une banderole aux couleurs de Force ouvrière. Ce syndicat est très majoritaire dans l’entreprise poitevine qui emploie quatre-vingts chauffeurs.

Une rencontre avec la direction

Une délégation avait rencontré la direction dès vendredi pour lui faire part de ses revendications : une refonte du déroulement de carrière, la transformation du travail intermittent soit en véritable temps partiel, soit en temps complet. « Actuellement, précisait Alain Barreau secrétaire de l’Union départementale FO, certains chauffeurs travaillent deux heures le matin, puis deux heures l’après-midi, l’amplitude de la journée équivalant à 13 heures. Ils ne gagnent que 2.000 à 2.200 F et sont dans l’impossibilité de cumuler avec un autre mi-temps qui leur permettrait de vivre ». FO a en outre demandé que les jeunes chauffeurs bénéficient d’une formation spécifique pour des raisons de sécurité.

Lundi matin, une autre délégation a été reçue par le directeur du cabinet du préfet. Les syndiqués FO ont évoqué des problèmes nationaux (...). Le secrétaire de l’Union départementale FO affirme avoir particulièrement insisté sur la nécessité de faire contrôler les disques pour des questions de sécurité routière et pour mettre un coup d’arrêt à la concurrence déloyale. « Ceux qui appliquent la législation, comme les Transports du Poitou sont lésés par ceux qui l’enfreignent » constatait-il. Une table ronde pourrait réunir prochainement les représentants de l’État, d’organisations syndicales et des sociétés de transports routiers pour débattre de l’ensemble de ces problèmes.

M-C Bernard

Photo : Des grévistes des Transports du Poitou, à Poitiers, ont occupé le terrain toute la journée, lundi, sans bloquer les entrées