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La direction de Schlumberger Poitiers a rompu le silence hier mais pas question d’en savoir plus avant le 12 juin

Décidément, l’annonce d’une refonte de la production sur les deux sites de Poitiers et Chasseneuil de Schlumberger fait long feu. Dans le courant de l’été dernier, en juillet, on évoque la menace qui plane dans l’avenir sur l’usine de Poitiers qui est spécialisée dans la production des compteurs électromécaniques. C’est le syndicat CGT qui met alors les pieds dans le plat en soulignant qu’il y a risque de fermeture du site et surtout, risque de licenciements massifs.

Il y a quelques jours, toujours à l’initiative de la CGT, la nouvelle resurgit. Pas tout à fait par hasard puisqu’on a annoncé en conseil extraordinaire au siège de Montrouge, un plan industriel qui évoque l’arrêt de la fabrication des compteurs électromécaniques.

En parallèle, le développement de la fabrication des compteurs électroniques est favorisé dans une usine nouvelle en construction sur le site de Chasseneuil. C’est là qu’une partie du personnel de Poitiers ira donc travailler dans l’avenir.

Enfin hier, c’est le directeur général de Schlumberger Vienne, Christian Holwec, accompagné de Philippe Vijaudon, directeur du personnel, qui a rompu le silence en apportant quelques précisions.

Le site de Poitiers condamné

Il est donc vrai que le site de Poitiers (513 personnes) est à terme, condamné et que les travaux ont commencé il y a un mois sur le site de Chasseneuil pour l’édification d’une usine de 5.000 m2, « destinée, selon les termes de la direction, à la fabrication de produits électroniques dans un environnement compatible avec les contraintes du futur ».

Elle emploiera 246 personnes issues des effectifs actuels de l’usine de Poitiers et « la plus grande attention sera donc portée au reclassement du personnel et à la résolution des problèmes d’emploi qui résulteront de la diminution progressive des effectifs de Poitiers ».

Parallèlement, Schlumberger Industries amplifie les efforts de formation - commencés il y a des années, précise-t-on également qui « devraient faciliter la réorientation et le reclassement du personnel » ; et procède à « une organisation rigoureuse des offres de reclassement dans le groupe qui inclura un effort sensible de transformation d’emplois à durée déterminée en contrats à durée indéterminée sur d’autres sites ».

Mais il est clair qu’il n’y a plus de place possible pour le compteur électromécanique, si ce n’est sur des « coups » ponctuels et alors que des pays comme la Chine en produisent à deux fois moins cher. Selon la direction, « tous les marchés à l’export ne suffisent pas à faire fonctionner Poitiers » et l’avenir ne peut donc passer que par l’électronique qui repose sur des technologies plus pointues que Schumblerger maîtrise parfaitement.

Sur le site de Poitiers, 60 personnes resteraient donc concernées par cette production qui, selon toute vraisemblance, ne restera pas dans les locaux actuels.

Pour l’instant, il n’y a toutefois pas programmation de dates de fermeture (le principe est acquis) et si le plan industriel est connu, les modalités du plan social elles, ne le sont pas.

Ce n'est qu’à la mi-juin (le 12 ?) qu’on en saura plus mais à la direction, on rappelle une chose : « Schlumberger a accepté d’investir à Chasseneuil et c’est bien ici que ça se fera : pas en Angleterre ou en Asie du sud-est.

L Bertagnolio