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1669013/06/1997LENCLOÎTRE

VENT DE COLÈRE SUR HOLLYWOOD

De nouveaux acteurs rejoignent les ouvriers de Saint-Genest-d'Ambière dans un conflit sur fond de petits et de gros sous

La fronde qui s’est faite jour à l’usine Hollywood Chewing-Gum de Saint-Genest-d’Ambière a pris un nouveau et double tournant jeudi. On aura ainsi appris, dans un premier temps, que le conflit qui continuait de toucher plus de 80 % des ouvriers avait également atteint les techniciens de maintenance qui ont rejoint le mouvement pour la quasi totalité d’entre eux. On notait donc dans l’après-midi que 85 salariés soit la juste moitié des 170 que compte l’unité de production s’était prononcée pour le débrayage décidé la veille, à savoir, pour chacune des équipes qui travaillent en trois huit, trois heures d’arrêt de travail.

Explications à ce qui constitue une première au sein de l’usine chlorophylle dont on vantait souvent jusque-là les mérites ? Elle tient dans une politique salariale dont une partie du personnel a jugé, en février dernier, les avancées nettement insuffisantes. C’est donc pourquoi a été demandée, ces jours, une prime vacances de 2.000 F pour tous, cette revendication s’appuyant sur des résultats financiers exemplaires que la direction a d’ailleurs confirmés.

“Pour tous ces sacrifices”

Le problème est que Philippe Brunard, directeur, a refusé net l’attribution de ce versement exceptionnel, mettant en avant ce qui a déjà été accompli par l’entreprise : prime de 300 F, augmentation moyenne des salaires de 2.70 % sur l(année... Ce qui a déclenché, en riposte immédiate, un mouvement qui s’est étendu jusque sur la voie publique avec distribution de chewing-gum et d’informations aux automobilistes. Côté salariés, on indique que « la politique de la direction depuis deux ans est simple, consistant en une restriction des budgets et des sacrifices croissants ». Et de noter un certain nombre de « contraintes » avec « horaires variables pour suivre les objectifs de production ; conditions de travail de plus en plus insoutenables ; coup de balai sur les salariés gênants ; désorganisation des services techniques ; demande d’intervention le samedi en cas de besoin, modification des plannings de production…

Alors que d'autres craintes se font jour puisque certains évoquent même une rumeur de cession du site, les salariés grévistes demandent que « pour les sacrifices qu'ils ont acceptés, on leur verse donc cette prime de 2.000 F et que l’on revoit parallèlement l’organisation du travail afin de le rendre plus acceptable ».

Prise en étau entre cette demande qu'elle juge exorbitante et la nécessité de produire, (il faut savoir que les seize millions de tablettes fabriquées quotidiennement représentent la totalité de la consommation française dans cette gamme), la direction avait opposé jusque là une fin de non recevoir aux revendications.

Jusqu’à ce jeudi après-midi où une réunion a eu lieu avec les délégués du personnel. Réunion qui se poursuivait d’ailleurs toujours en soirée, sans que l’on puisse préjuger de ses résultats.

Claude Aumon

 

 

le 01/09/2025 à 17:17

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

confiserie, grève, salaire, prime

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