1669314/06/1997LENCLOÎTRE
Une petite avancée de la direction et le début d’un dialogue ont permis de mettre fin vendredi au mouvement de mécontentement
Après trois journées de grève d’une partie du personnel ouvrier et technicien de l’usine Hollywood Saint-Genest-d’Ambière, un accord est intervenu entre direction et représentants du personnel pour soumettre de nouvelles propositions aux salariés concernés par le mouvement. A une forte majorité, soit environ 75 % des votants des équipes après-midi et soir, un peu moins pour celles du matin, ceux-ci se sont prononcés pour l’arrêt immédiat des débrayages et la reprise du travail qui a donc été effective ce vendredi.
Pour les représentants de la CGT qui, eux, parlent seulement de 54 % de « oui » au retour dans les ateliers sur le nombre de grévistes de la veille, la solution trouvée n’en est pas vraiment une et ils indiquent même, évoquant notamment les « 600 F alloués en bons d’achats » qu’il est « honteux et inadmissible qu’à des revendications de salaires, (une prime unique pour tous de 2.000 F), le groupe Kraft Jacobs Suchard réponde en ces termes alors que les bénéfices sont de l’ordre de 149,5 millions de F pour les produits gomme », CGT qui parle aussi de « besoins très importants en matière de pouvoir d’achat » et des « conditions de travail de plus en plus agressantes liées à des gains de productivité demandés par le groupe ». Avec, pour conclusion, cet avertissement :
« Les braises ne sont toujours pas éteintes et il suffirait d’une légère brise de colère des salariés pour reprendre le chemin vers un nouveau mouvement ».
“Engager la réflexion”
Détail de ce qui a été accordé : une prime de 300 F dont il avait déjà été question fin mai, avant le début du conflit ; un complément de prime de 200 F bruts et un autre de même niveau, en termes d’avance sur le plan de productivité. Soit 400 F bruts qui pourront être convertis, au choix des délégués du personnel en 600 F nets en « bons d’achats ou chèques vacances ». Autre disposition que souligne le directeur Philippe Brunard : « Nous nous sommes engagés à mettre en place rapidement des groupes de travail et réflexion portant sur les questions d’organisation et de service ». Et de noter : « Ce conflit a eu au moins le mérite de montrer qu'il existait quelques dysfonctionnements qui doivent être pris en compte ».
Les heures de grève ne seront pas payées mais la direction s’engage, s’il y a besoin de compenser les pertes de production sur des jours ouvrables, à régler les heures nécessaires en tarif « supplémentaire » sans tenir compte des horaires réellement effectués sur le mois. Enfin, il semblerait que, pour tenir compte des besoins financiers des salariés, un rééquilibrage s’effectue de la fin de l’année vers le début de l’été.
Claude Aumon
le 01/09/2025 à 17:27
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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