1673713/09/1997VIENNE
A l’initiative des syndicats CGT et SUD, 1.800 salariés de France Télécom Poitou-Charentes ont voté pour ou contre la privatisation. Le non l’emporte à 78 %.
« Êtes-vous pour ou contre l’ouverture du capital ? ». Pour, contre, blanc. Les électeurs inscrits de France Télécom de la région, en fait les presque 2.500 salariés de la grande maison, ont voté ces jours derniers.
Ce scrutin organisé par les deux syndicats CGT et SUD visait donc essentiellement à consulter le personnel quant à l’ouverture très prochaine du capital de France Télécom. Ce type de référendum n’avait toutefois pas été accepté par la direction régionale et il n’était pas question par ailleurs que les syndicalistes utilisent listes et fichiers concernant le personnel sous peine d’une violation de la loi.
Malgré cela, le vote aura bien eu lieu dans les quatre départements de la région, du 9 au 11 septembre comme le vote à l’échelon national. La participation a atteint 68 % du personnel (il y a eu 1.789 votants) et c’est vendredi que sont tombés auprès des syndicats organisateurs, les résultats définitifs de cette consultation peu ordinaire.
« Pour avoir les noms, nous avons juste utilisé l’annuaire interne de la maison et le vote a eu lieu dans chaque service de chaque département tandis que 500 votes environ avaient lieu par correspondance ». Et de préciser, du côté de SUD et CGT en arborant l’indispensable insigne « Ensemble, défendons le service public », que très peu de cadres supérieurs se sont prononcés !
C’est vendredi matin qu’avait lieu le dépouillement au local syndical et la direction a été bonne fille en fermant les yeux sur l’opération de collecte des résultats des votes par correspondance. « Des votes par correspondance, soulignaient R. Sabourin pour la CGT et P. Jalladeau pour SUD, qui ont abouti à une boîte postale avant d'être relevés en présence d’un intervenant extérieur ».
Bref, côté organisateurs, on a voulu faire bien les choses pour cette consultation qui ne laissait guère de suspens quant aux résultats. Ceux-ci sont clairs : le pourcentage de voix contre l’ouverture du capital est de 78 %, celui des pour est de 10,73 %, avec une faible part accordée aux blancs et nuls. « Il est maintenant évident que la très grande majorité du personnel est contre toute forme de privatisation, y compris sous la forme d’ouverture du capital », remarquait-on vendredi en fin d’après-midi lorsque les quatre départements eurent rendu leurs résultats.
Reste que le référendum ne changera évidemment rien à l’ouverture du capital qui doit intervenir dans très peu de temps maintenant. Mais côté syndical, on soulignait qu’il fallait aussi considérer la question sous-jacente au vote : « Êtes-vous prêt à partir pour une grève de plusieurs jours ? ». En fustigeant le Premier ministre et Alain Claeys, député, dont on rappelle à CGT et SUD qu’il s’était engagé en avril à défendre France Télécom et l’ensemble du service public. Les Verts de la Vienne, quant à eux, ont condamné cette décision de privatisation partielle.
Laurent Bertagnolio
Photo : Vendredi matin à l’heure du dépouillement des votes par correspondance
le 09/09/2025 à 16:47
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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