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Nous avons relaté dans de précédents numéros les phases de la grève des ouvriers des différents garages de la ville. Cette grève vient de se terminer et aujourd’hui, jeudi, le travail a repris à 13 h. 30.

Mercredi après-midi la Chambre syndicale des concessionnaires et le syndicat des ouvriers de Poitiers tenaient chacun de leur côté une réunion afin d’établir, la première, des propositions à faire, et la seconde, la demande à formuler. Vers 16 h. 30 la délégation du syndicat vint apporter dans la salle de réunion de la Chambre syndicale, la demande des ouvriers. Cette demande était que le salaire de l’ouvrier soit, pour une journée de huit heures, le même que pour les précédentes journées de neuf heures trente minutes. La proposition patronale était d’accorder pour une journée de huit heures le salaire des précédentes journées de neuf heures soit une augmentation de 0 fr. 45 par heure. La plupart des ouvriers ne faisaient jusqu’à présent que neuf heures par jour, un très petit nombre par conséquent se trouvaient, d’après la proposition patronale, à toucher moins qu’auparavant. Mais tous comptes faits au bout de l’année tous les ouvriers, sans exception, recevaient une augmentation très sensible.

La délégation ouvrière partit rendre compte de sa mission et après que furent expliqués les avantages accordés par les patrons et leur différence avec la demande, le syndicat accepta ces propositions.

Voici le communiqué officiel :

« Entre la Chambre syndicale des concessionnaires et réparateurs d’automobiles, d’une part, et le Syndicat des ouvriers en métaux et parties similaires de Poitiers, d’autre part, en présence de M. l’Inspecteur du travail et de M. Galantus, secrétaire de la Fédération nationale des métaux, il a été convenu ce qui suit :

Une augmentation de 12 % des salaires en vigueur au 1^er octobre sera appliquée au 1^er décembre 1930.

Le travail sera repris ce jour.

Aucune sanction ne sera appliquée pour fait de grève ».

La grève se termine donc à la satisfaction générale puisque, dorénavant, tous les ouvriers s’étant constitués en syndicat d’après les conseils de la Fédération, de pareils conflits pourront être évités pour le profit de tous, ouvriers et patrons.