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La fédération CFDT des services fourbit ses armes et bat le rappel, dans la perspective des prud’homales

La campagne pour les élections prud’homales du 10 décembre prochain sera « beaucoup plus dure » que celle de 1992. Pour Michel Caron, secrétaire confédéral de la CFDT, c’est une certitude.

Il s’en est expliqué mardi, sur le site du Futuroscope, lors d’une réunion qui a rassemblé une soixantaine de responsables de la fédération cédétiste des Services, en Poitou-Charentes, Limousin, Pays-de-Loire et dans la région Centre. « En 1992, l’image du syndicalisme était plutôt ternie. L’année 1995, en revanche, a marqué une vraie rupture, avec une réelle amélioration de l’image du syndicalisme en général mais aussi une nette distinction entre deux types de syndicalisme.

Le récent sondage montrant qu’une forte proportion de patrons préfèrent le discours de la CFDT et de Nicole Notat à celui des autres organisations syndicales n’en est que l’illustration, aux yeux de Michel Caron : « Pour les patrons, le syndicalisme le plus efficace, donc celui auquel ils cèdent de plus, c’est le nôtre. Moi, ça ne me gêne pas ».

Contexte favorable à une poussée cédétiste, estiment les responsables de la confédération et ceux de la fédération des services : « On devient sociologiquement en phase avec la société. On avait perdu 40 % de nos adhérents entre 1977 et 1985. Aujourd’hui, on estime qu'on n’est plus en crise. Nos effectifs augmentent de 5 % par an.

Dans la fédération des services, la progression annuelle est de 15 % à 20 %. On espère que cela se traduira aussi aux conseils de prud’hommes.

La CFDT avait recueilli 24 % des suffrages en 1992, derrière la CGT (33 %) et devant FO (21 %), sur l’ensemble du territoire. Ses dirigeants affichent l’ambition de « creuser l’écart avec le troisième et de se rapprocher du premier », cette année. Objectif global qui tient compte des spécificités régionales, voire locales. Dans les Deux-Sèvres, notamment, la CFDT avait déjà devancé très largement les autres centrales syndicales, tous collèges confondus, aux précédentes élections. Mais dans la Vienne, la CGT avait accentué son avantage, devançant de plus de 13 points les listes cédétistes.

Regroupant les branches où elle est bien représentée, comme le tourisme, l’hôtellerie ou l’immobilier, la fédération CFDT des services fera tout particulièrement campagne contre l’abstention, pour sa part. Car la faible mobilisation de l’électorat est traditionnellement plus accentuée qu’ailleurs, dans ces métiers.

Cette inertie n’est pas seulement la conséquence de la dispersion du salariat. Le secrétaire de la fédération, Rémi Jouan, en convenait, mardi : « L’enjeu de l'élection est difficilement perçu par les salariés.

Alain Defaye