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Du scénario catastrophe au scénario gagnant, la CFDT qui faisait sa rentrée régionale mardi, évoque la rencontre de vendredi et ne désarme pas sur le temps de travail

Pour la rentrée régionale de la CFDT, France Joubert, responsable du syndicat en Poitou-Charentes, se veut attentif et confiant à la fois, tout en ne cachant pas son esprit offensif. Le même état d'esprit qui anime d’ailleurs Jean-René Masson, secrétaire national chargé de l’action revendicative, venu spécialement mardi à Poitiers pour cette rentrée qui avait lieu à l’auditorium Sainte-Croix.

C’est en effet vendredi qu’a lieu à Paris la conférence nationale sur les salaires, l’emploi et le temps de travail. Et sur ce dernier thème, la CFDT est intarissable depuis la mise en place, entre autres, de la loi Robien. « Nous affichons un état d’esprit très offensif, rappelaient donc Jean-René Masson et France Joubert. Il faut que ce soit l’emploi qui sorte gagnant. Ce sera un progrès pour les chômeurs et un projet pour les jeunes qui sont demandeurs d’emploi ! ».

La CFDT entend bien se montrer attentive face aux différents scénarios possibles. « Il y en existe trois, souligne J-R Masson. Celui du renoncement où le gouvernement prend acte du blocage idéologique du patronat et ne prend aucune décision. Le deuxième est pour nous le scénario catastrophe : le gouvernement dit oui mais s’engage à moins une heure par an sur cinq ans. Catastrophe, car de cette façon, les salariés sont certes gagnants mais il n’y a aucun effet sur l’emploi qui sera perdant.

Troisième solution, « le scénario gagnant pour nous, celui qui consiste à mettre en place un dispositif avec une contrainte, la durée légale à trente-cinq heures au 1^er janvier 2000. Mais dans ce cadre, il faut des incitations, un financement collectif pour réduire plus vite et plus loin... ». A partir d’un dispositif type loi Robien aménagée plus une contrainte légale, la CFDT affirme que beaucoup d’entreprises seraient preneuses.

Restera alors à réorganiser le fonctionnement du travail, la CFDT n’étant pas hostile à l’annualisation, à la condition que cette réorganisation soit discutée au coup par coup dans chaque entreprise, qu’on s’adapte aux pics de production en évitant l’emploi de contrats à durée déterminée.

 

Photo : Rentrée régionale, à l’auditorium Sainte-Croix de Poitiers, de la CFDT qui annonce 12.000 adhérents en Poitou-Charentes