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En fixant de nouveaux objectifs à son Union locale, Force ouvrière entend étendre son action sur tous les secteurs du Montmorillonnais

L’Union locale FO dispose depuis 1992, 1992 de locaux situés rue d’Yprès, où elle assure presque exclusivement des permanences en direction des territoriaux et des hospitaliers. « Mais ce n’est pas suffisant, a reconnu Alain Barreau, secrétaire général de l’Union départementale, et désormais l’Union locale sera à même de renseigner toutes les catégories notamment dans le domaine juridique qui sera son activité prioritaire ».

Le responsable départemental de FO, accompagné d’autres syndicalistes dont Guy Charré, secrétaire de l’UL a ensuite dressé un portrait peu reluisant de la situation sociale et économique du Montmorillonnais, qui ressemble à celle de beaucoup d’autres régions du pays. « 1.700 demandeurs d’emploi sur Montmorillon et rien ne change malgré les discours. Avec plus de 300 chômeurs de moins de 25 ans, le secteur possède un des plus forts taux de chômage de la région Poitou-Charentes. Comment va-t-on pouvoir résorber une telle situation ? Pour une ville comme Montmorillon, on peut s’en inquiéter ».

Force ouvrière n’a pas manqué d’égratigner au passage ses « petits camarades » des autres syndicats. « Chez Ranger par exemple, où nous ne sommes pas présents, poursuit M. Barreau, une organisation syndicale demande des explications à la direction par voie de presse. On peut s’interroger sur l’existence réelle du dialogue social, qui ne s’invente pas, dans cette entreprise. Il faut poser clairement les problèmes pour une approche la plus rationnelle et la plus cohérente possible. Dans le cas de cette entreprise, la direction départementale du travail devrait intervenir ».

“Aux élus d’agir !”

S’agissant des services publics, FO dénonce la suppression d’un poste d’enseignant dans l’école ville haute de Montmorillon ; dit être très attentive à l’opération d’aménagement des rythmes scolaires et s’interroge sur le développement d’internet dans les écoles primaires. « Nous préférerions que l’on mette encore plus l’accent sur la lecture, le calcul, la réflexion... ». Le syndicat craint aussi la suppression de tournées de distribution et de bureaux de poste dans les zones rurales : « Si l’on veut que des familles s’implantent dans les campagnes, il faut des créations d’emploi et des services publics ».

Après s’être inquiété des centaines d’emplois perdus lorsque le chantier de Civaux prendra fin, M. Barreau s’est attaqué à la pauvreté. Si FO approuve par exemple le travail de l’Entr’Aide, le syndicat craint que les gens s’intègrent trop dans ce type d’assistanat qui s’assimile à de la charité. « Il ne faut pas que le sous-préfet, les maires et les conseillers généraux se satisfassent de ce système qui ne règle rien sur le fond. Tout ça c’est bien joli, mais ça ne peut pas donner bonne conscience aux élus et aux employeurs ».

Quant aux futures mesures pour l’emploi du gouvernement Jospin, la centrale de Marc Blondel attend pour juger. Toujours est-il que FO regarde d’un drôle d’œil le projet d’emplois-jeunes. « A l’hôpital de Montmorillon par exemple, il est prévu de recruter douze emplois-jeunes. Il s’agira d’agents de sécurité. Pour servir à quoi, à soutenir les poutres de la Maison-Dieu… ? On nous refait le vieux coup des TUC ou autres CES. Nous avons un conseil pour ces jeunes : qu’ils se syndiquent très vite.

William Richard

• NOTA : permanences de Force ouvrière au 30, rue d’Yprès à Montmorillon, les 1^er, 3^e et 5^e lundis de 18 h 15 à 20 h, les 1^er et 3e vendredis de 8 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30, les 2^e et 4^e vendredis de 17 h 30 à 19 h. Tél. 05.49.84.09.38.

 

Photo : Les responsables locaux et départementaux de Force ouvrière