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Secrétaire régional de la CFDT, France Joubert explique la position de son syndicat par rapport aux problèmes de l’emploi et souligne l’importance des accords signés ici ou là en faveur de la réduction du temps de travail.

« La Nouvelle République » : Certains accusent aujourd’hui la CFDT de faire le jeu du patronat. Vous assumez ?

France Joubert : « L’Union régionale CFDT se refuse à laisser croire que chacun pourrait crier, l’emploi, l’emploi, l’emploi, tout en laissant les relations sociales, le travail, la situation des jeunes et des moins jeunes... en l’état. De plus en plus de personnes le savent. Nous sommes devant des problèmes compliqués. Nous ne pouvons nous en sortir que si nous décidons de résoudre ces problèmes (mondialisation, nouvelles technologies, aspirations à d’autres modes de vie, etc.) et si nous ne cherchons pas ailleurs pour mieux nous mettre la tête dans le sable. M. Blondel de ce point de vue fait preuve d’une imagination crasseuse pour désigner la CFDT comme bouc émissaire.

« NR » : Vous avez signé ici ou là des accords en faveur de la réduction du temps de travail. Dans certaines entreprises, la CFDT est minoritaire. Quelle valeur ont ces accords ?

F. J. : « Il est de bon ton, depuis quelques semaines, de se poser la question si un syndicat est majoritaire ou minoritaire quand une solution est trouvée, quand un accord est signé. Dans le département de la Vienne, Deshoulières, Magneti Marelli, EDF-GDF, la CFDT « minoritaire » vient de contribuer à sauver pas mal d’emplois. Que ce soit par référendum ou par de longues négociations, l’accord des salariés a été sollicité. Les solutions trouvées sont exemplaires pour l’avenir et la place des entreprises dans leur environnement local.

« Chez les routiers, dans les travaux publics, les banques, la CFDT est majoritaire, même démarche là aussi, si le travail évolue, si les marchés ne sont plus (depuis longtemps) dans nos frontières, le maintien de l’emploi, la création d’emplois - n’est pas que le travail - sont nos objectifs prioritaires.

« Dans l’interprofessionnel, nos actions pour l’emploi des jeunes, la recherche de la solvabilisation des emplois de proximité, le travail avec l’Europe sont là pour compléter nos engagements pour l’emploi ».

« NR » : Loi de Robien ou loi Aubry, avez-vous une préférence ?

F. J. : « La loi de Robien permet toujours de poursuivre la réduction du temps de travail pour l’emploi. 298 embauches et 267 emplois ont ainsi été sauvegardés dans la Vienne, grâce à 50 accords signés.

« En attendant la loi Aubry que nous approuvons, la CFDT poursuit son travail, avec les salariés et les chefs d’entreprises qui le souhaitent, de négocations pour la réorganisation du travail et l’emploi. En réalité, la CFDT voit ses orientations confirmées. Nous ne nous laisserons pas détourner ».