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1680420/11/1997CIVAUX

DIVERGENCES AUTOUR DE CIVAUX

Le district de Poitiers, les associations de protection de la nature et la CGT font entendre leur différence, au sein de la commission locale d’information sur la centrale de Civaux

Les délais devraient être tenus à Civaux. Le chef d’aménagement du site l’a confirmé, mercredi matin, devant les membres de la commission locale d’information sur la centrale : « La divergence doit pouvoir intervenir bientôt. En ce qui nous concerne, on devrait être prêt en fin de semaine ou lundi prochain... Cela peut nous permettre de coupler avant la fin de l’année 1997 ».

Pour autant, l’imminence de la mise en service de la première tranche n’apaise pas les inquiétudes relatives à son fonctionnement et à son impact sur l'environnement.

Côté syndicats, la CGT se préoccupe des futures conditions de travail des quelque deux cents prestataires auxquels EDF fera appel. Son représentant a dénoncé mercredi devant la commission locale d’information les conditions de travail de ces « nomades du nucléaire taillables et corvéables à merci » : « Maintenant, les CDD n’ont plus le droit d’intervenir directement sur l’amiante. Pourquoi continue-t-on dans le nucléaire ? Une convention collective des travailleurs du nucléaire serait une bonne chose.

Point zéro

Critiques, voire sceptiques, Roland Caigneaux et Marie Legrand l’ont été tout autant, au nom des associations de protection de la nature et du district de Poitiers, sur les critères et le dispositif de suivi environnemental. Le directeur scientifique de l’Office de protection contre les rayonnements scientifiques (OPRI) en a rappelé la base : un « point zéro » qui a confirmé que la faible radioactivité relevée actuellement dans la région de Civaux est exclusivement naturelle, à l’exception de quelques traces de strontium 90 et de césium 134, deux souvenirs de la catastrophe de Tchernobyl et des essais nucléaires à l’air libre qui furent pratiqués autour du globe dans les années soixante.

L’OPRI, a précisé son directeur scientifique, vérifiera la radioactivité des rejets de la centrale, inspectera les installations et assurera une surveillance de son environnement immédiat en liaison avec EDF et la direction des affaires sanitaires et sociales. Suivi de l’air et de l’eau, bien sûr, mais aussi celui du sol, de l’herbe et du lait, dans une ferme de la Chapelle-Viviers. Des prélèvements réguliers sont également programmés dans les silos de Leignes-sur-Fontaine et dans les citernes de la laiterie de Dissay.

Transparence

Marie Legrand a regretté que le périmètre de surveillance n’englobe pas le district de Poitiers... et souligné que le « point zéro environnemental » effectué par l’OPRI « n’a jamais été un point zéro sanitaire ». Comme le représentant de la CGT, celui des associations de protection de la nature a plaidé pour une plus forte implication de la commission locale d’information : « La centrale va démarrer. Nous passons dans un autre registre. La commission locale d’information devrait peut-être se donner les moyens d’opérer un suivi du fonctionnement de cette centrale, des instruments pour mesurer son impact sur l’environnement et des moyens de faire des enquêtes. Son rôle doit évoluer.

Saluant « les efforts de communication d’EDF » dans un domaine « où le secret a longtemps été de mise », Roland Caigneaux a souhaité encore plus de « transparence » dans ces dossiers sensibles.

Le courant passe parfois mieux que l’information.

Alain Defaye

 

 

le 15/09/2025 à 18:08

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

centrale, démarrage, écologie

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