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Le préfet a réuni hier les services et organismes sociaux et a reçu les représentants du comité de chômeurs CGT. Perspectives et réalités.

Sur un air de la Carmagnole « On est ici pour gagner ! ». Les chômeurs de Châtellerault et de Loudun, épaulés par les comités locaux CGT d’action pour le droit au travail, faisaient grand bruit hier devant la préfecture de région à Poitiers, tout en distribuant des tracts pour expliquer leur démarche. Ici comme ailleurs, « on en a ras le bol d’être des exclus », crient la trentaine de manifestants. De bureaux d’aide sociale inadaptés en locaux d’ASSEDIC fermés, de demandes à la CAF en pleurs à la DASS, les chômeurs demandent, d’une part, le droit au travail, mais aussi à la dignité : « Les gens sont désespérés. On les traîne de bureaux en bureaux pour ne rien obtenir, il faut que cela change. Francis Martin, secrétaire de l’Union départementale CGT, annonce que les manifestations vont continuer. C’est malheureux, mais dans ce pays si on n’agit pas ainsi, rien ne se passe. Les chômeurs ont retrouvé espoir à travers leur lutte ».

La réunion d’hier de la délégation avec le préfet n’a pas abouti à la solution demandée, à savoir une prime de fin d’année de 5.000 F, mais à la création d’une commission de coordination. « Nous ne pouvons pas donner satisfaction à la revendication annoncée, explique Bruno Fontenaist, préfet de région. En revanche, dès mercredi une commission de coordination se réunira pour étudier les cas les plus graves et trouver les solutions adaptées avec les différents services de l’État ».

Cette cellule, présidée par le préfet et réunissant l’ASSEDIC, la CAF, les CCASS de Poitiers et Châtellerault, les services du conseil général, l’ANPE, la DDASS, la DDE, étudiera les cas les plus difficiles.

Si on s’est compris, lors de cette première entrevue, on reste divisé sur les remèdes. Les uns attendent un geste significatif de la part de l’État : son représentant rappelle qu’on peut manifester un mécontentement mais qu’il y a des limites à son expression. Des jours encore durs pour tout le monde.

Jean-François Chague

Photo : Les représentants de la délégation reçue par le le préfet, informent les manifestants devant les grilles de la préfecture