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Pour les chômeurs, la lutte continue. Ils se sont invités à la table du réveillon pour poser leurs revendications. La cellule de coordination s’est mise au travail à la préfecture.

Le Comité de chômeurs de Châtellerault et Loudun a occupé les voies de la gare de Châtellerault puis a été reçu par le préfet de la Vienne et de Région. A la suite de cet entretien, une commission de coordination a été mise place, réunissant des représentants de l’ASSEDIC, de la CAF, des CCASS de Poitiers et Châtellerault, les services sociaux du Conseil général et ceux de l’État (ANPE, DDASS). Dès mercredi matin, cette commission s’est mise au travail pour « repérer les personnes qui peuvent recevoir une aide d’urgence au titre du fonds social de l’ASSEDIC », explique-t-on à la préfecture où on précise que « les neuf cents fiches remises par le comité pour le droit au travail ne sont pas toutes exploitables parce que trop succinctes ».

Les personnes concernées seront reçues pour un entretien individuel dès vendredi matin et les membres de la cellule de coordination ont commencé à étudier les dossiers des personnes se trouvant dans une situation particulièrement difficile, que les travailleurs sociaux ont porté à leur connaissance. « Les membres de la cellule sont soucieux de travailler de manière constructive, affirme-t-on encore à la préfecture, aussi on s’efforcera d’aller au-delà de l’aide d’urgence qui sera apportée au cas par cas, et de trouver des solutions aussi durables que possible ». On cherchera également des solutions aux problèmes de logement.

Ces premières dispositions n’empêcheront pas les chômeurs châtelleraudais d’occuper lundi le péage nord de la ville comme ils l’ont programmé, après le rendez-vous quotidien devant l’ASSEDIC. Les comités locaux de la CGT continuent à dénoncer l’abandon du fonds social ASSEDIC et demande un geste significatif des pouvoirs publics. « Il faut prendre en compte la dimension humaine du problème, répète Francis Martin, et l’idée force de ce mouvement c’est la revendication du droit au travail ». La CGT lance également un appel à la solidarité financière de tous.

Réactions

Collectif AC 86. - Le collectif soutient l’action des chômeurs dans la Vienne et rappelle qu’il « n’est pas possible de vivre avec 2.500 F par mois ». Il se prononce pour le rétablissement des fonds sociaux, l’attribution du RMI à tous ceux qui en sont privés, et appelle à la mobilisation le 7 janvier, jour de la réunion d'un conseil d'administration extraordinaire de l’UNEDIC,

Jean-Pierre Raffarin. - Le vice-président de démocratie libérale (DL-UDF) considère que les « manifestations de chômeurs, en cette période de fête, sont un cri contre l’exclusion » et assure que « la réduction de la fracture sociale doit rester notre priorité nationale ». « Il faut bien distinguer le chômage accident, du chômage exclusion », conclut-il en estimant « que le gouvernement n'a pas eu raison de relâcher l’effort de promotion de la mesure anti-exclusion constituée par le contrat initiatives emploi ».

 

Michel Bodin. - L’adjoint au maire de Poitiers, responsable des affaires sociales (PCF) déclare : « Nous ne voulons pas qu’il y ait un transfert de responsabilités. Le chômage est un problème national, et le CCASS fait son travail, mais ne peut pas assumer des charges financières dont l’État se dégagerait en se retournant vers les collectivités territoriales ».

 

Préfecture. - « Les services d’accueil des ASSEDIC doivent être en mesure de recommencer à fonctionner normalement le plus tôt possible, et en tout état de cause, de rouvrir dès le 5 janvier », affirme-t-on à la préfecture.

• Pour l’heure, les demandeurs d’emploi ont la possibilité de solliciter leur inscription en appelant un numéro vert : à Poitiers (tél. 08.00.82.38.83) et à Buxerolles (tél 08.00.77.52.29).

Photo : Après leur action devant la préfecture, les chômeurs occuperont le le péage Nord de Châtellerault lundi