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1688210/01/1998POITIERS

CHÔMEURS : LA LUTTE CONTINUE

Malgré les déclarations du Premier ministre, les chômeurs sont de nouveau passés à l’action en bloquant durant une heure le péage nord de l’A 10 à Poitiers

A la suite d’un problème d’organisation quant au lieu de rendez-vous, il n’y avait guère qu’une dizaine de représentants du comité des chômeurs CGT, pour bloquer, vendredi après-midi durant une heure, le péage nord de l'autoroute A 10 à Poitiers. N'empêche, les usagers de passage ont profité de l’aubaine, versant leur obole pour les manifestants en lieu et place du prix du voyage. Parmi eux, Samuel, 21 ans qui haranguait les automobilistes, explique : « Je n’ai pas de travail. Je touche 1.400 F d’indemnités jusqu’au 3 février, plus 900 F d’APL. J’ai un loyer de 1.800 F et je n’ai pas droit au RMI et je n’ai pas assez travaillé pour bénéficier de l’aide spécifique solidarité ». Il n’y a pas besoin de dessin.

« Nous prenons acte de la décision du Premier ministre, mais cela ne correspond pas à l’attente des comités locaux déclare Francis Martin, secrétaire de l’UD CGT. On a annoncé un chiffre, maintenant il faut savoir comment cela va arriver dans les poches de ceux qui en ont besoin. Les paroles, c’est bien, mais cela ne suffit pas pour que les chômeurs baissent les bras. De plus, il faudra répondre aux déclarations provocantes du CNPF ». Jean-Raymond Wadier, responsable du comité local CGT des chômeurs emboîte le pas : « Ce que les gens demandent, c'est une revalorisation des minima sociaux et surtout du travail ».

Le comité régional CGT a adressé une lettre ouverte au président des Assedic Poitou-Charentes pour organiser une séance extraordinaire de son conseil d’administration, précisant : « A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle ». Pour leur part, les comités locaux rappellent qu’ils ont écrit au préfet pour demander une table ronde en vue de la création d’un fonds social départemental.

« La porte s’est entrouverte, mais tout reste à faire », souligne un communiqué de AC 86 qui note que « la reconnaissance du droit des chômeurs à s’exprimer et à s’organiser est une victoire qui fera date ». L’association maintient ses revendications et appelle à la lutte, tout comme la CGT, et à participer aux rassemblements, le samedi 10 janvier à 10 h, place de la Mairie à Châtellerault, le lundi 12 janvier à 17 h et le mardi 13 janvier à 10 h, place de la Préfecture à Poitiers. AC 86 organise également une réunion publique le lundi 12 janvier à 20 h 30, à la Maison de la solidarité, 113, rue de La Cueille-Mirebalaise.

UNSA : traiter l’urgence.
Pour l’Union nationale des syndicats autonomes, « l’indemnisation actuelle du chômage, conçue comme une réponse à une situation transitoire de perte d’emploi, est inopérante face au chômage de masse et de longue durée... Seule, une politique qui donne la priorité à l’emploi permettra de sortir de cette situation ». Et de rappeler que des solutions existent, notamment la réduction du temps de travail.

MRAP : un mouvement citoyen.
« Ce sursaut des chômeurs ne peut être dissocié de la lutte des sans-logis, des sans-papiers qui revendiquent le droit d’être reconnus comme des citoyens à part entière ». Le MRAP appelle ses militants et sympathisants à manifester avec les chômeurs.

 

Jean-Pierre Raffarin : une priorité nationale.
Jean-Pierre Raffarin, vice-président de Démocratie libérale, invite le gouvernement à établir « une priorité nationale » pour les chômeurs de longue durée et à leur réserver « en premier lieu » les « emplois d’utilité sociale ».

Photo : Quelques pièces de monnaie pour les chômeurs à la place du péage

 

 

le 22/09/2025 à 14:53

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

chômage, chômeurs, secours, occupation, solidarité

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