1688312/01/1998POITIERS
L’annonce du milliard de Lionel Jospin n’a pas apaisé la colère des chômeurs qui ont manifesté samedi à Châtellerault. Le mouvement prend un tour plus politique.
Cho, cho, cho, chômage ras le bol ! Samedi matin à Châtellerault, près de quatre cents chômeurs venus des quatre départements de Poitou-Charentes étaient encore mobilisés pour faire aboutir leurs revendications. Indéniablement, l’annonce faite la veille par Lionel Jospin du déblocage d’un fond d'urgence d’un milliard de francs, n’a pas été considérée comme un remède aux maux dont souffrent les demandeurs d’emplois. Relayé et amplifié par la CGT, le mouvement des demandeurs d’emploi a connu samedi un temps fort, à défaut d’un aboutissement.
En préambule à cette manifestation qui s’est finalement déroulée dans un climat bon enfant, Jean-Pierre Grenon, secrétaire régional CGT des demandeurs d'emploi, dressait devant la presse un état des lieux sans complaisance : « Ce mouvement n’a cessé de croître depuis des semaines. D’un fait mineur, c’est devenu un fait de société. Tout comme le mouvement des routiers qui, chose rare avait été soutenu par la population, celui des chômeurs recueille 62 % de soutien. C’est significatif des préoccupations actuelles des salariés ».
La pression sur les préfets
Outre ce constat. J-P Grenon et les responsables départementaux des comités de chômeurs CGT ont annoncé d’ores et déjà d’autres actions, plus ciblées : « Nous sommes choqués de voir aujourd’hui les préfets maîtres d’œuvre de ce dossier. Chaque préfet fait ce qu’il veut en la matière, et la plupart d’entre eux traitent les déshérités avec mépris, à l’heure où l’on se répand en vœux et en petits fours. Il faut des cellules d’urgence, et il faut, très vite, que les chômeurs perçoivent les retombées de ce milliard en monnaie sonnante et trébuchante.
Impatience palpable effectivement samedi dans les rangs des chômeurs venus manifester. Mais outre cette aide d’urgence, l’envie d’une véritable reconnaissance : « On ne veut pas l’aumône, mais simplement du travail ».
Davantage que cette aide d’urgence, le mouvement des chômeurs CGT s’oriente désormais vers une revendication plus globale, résumée par J-P Grenon : « Il faut maintenant que ceux qui ont du travail, fassent en sorte que ce travail et la richesse qui en découle soient mieux partagés. Il faut peser aujourd’hui pour que les 35 heures soient appliquées le plus vite possible, pour que la retraite soit à 55 ans, et pour que le SMIC atteigne 8.500 F. Ce sont des conditions indispensables pour améliorer la situation.
Quelques minutes plus tard, le cortège fort de quatre cents personnes et nourri de nombreux soutiens s’élançait pour un rapide tour de Châtellerault. Avec l’annonce d’une nouvelle manifestation lundi soir à Poitiers lors de la cérémonie des vœux à la Préfecture, avant la journée d’action nationale prévue mardi, et son... cortège d’incertitudes !
Jean-Philippe Bois
Photo : Nouvelle manifestation à Châtellerault pour près de 400 chômeurs venus de toute la région
le 22/09/2025 à 14:56
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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