1688612/01/1998POITIERS
N’ayant pas encore reçu leur salaire de décembre, samedi, les employés de la cafétéria “Midine” ont raccroché leur tablier
Dur de ne pas être payé après les fêtes ! C’est pourtant ce qui arrive au personnel de la cafétéria « Midine », restaurant self-service située à l'angle de la rue Carnot et de la rue du Petit-Bonneveau à Poitiers. L’une des serveuses se demande à quelle sauce les employés du restaurant risquent d’être mangés : « on est normalement payés le 5 de chaque mois, or, nous sommes le 11 janvier et toujours rien. Comme des rumeurs persistantes font état de problèmes financiers au sein du groupe “France Caf Atlantique” dont nous dépendons nous sommes très inquiets ».
Selon cette employée, si trois cafétérias du groupe (celles de Paris, Annecy et Nancy), semblent ne pas connaître de difficultés, les deux autres (Calais et Poitiers), auraient actuellement de bonnes raisons de se serrer la ceinture. Pas question pour autant de travailler pour des prunes et de se retrouver pour finir à la soupe populaire.
C’est dans ce contexte que la vingtaine d’employés a décidé à une large majorité de faire grève jusqu’à ce que les salaires soient payés. Ainsi samedi, mis à part le directeur et son assistante, personne n’était à son poste de travail. Ceux en congés étaient absents, les autres occupaient le restaurant à l’entrée duquel un panneau « en grève » invitait la clientèle à aller casser la croûte un peu plus loin.
Pour les grévistes, non syndiqués au demeurant, il est temps de s’organiser. La plupart des salariés ont connu les difficultés du changement d’enseigne intervenu il y a trois ans, lorsque « Flunch » est devenu « Midine ». Depuis quelques mois, pour cause de salaires en retard, de jours fériés non payés et autres anomalies qui, selon eux, sont noyées dans des fiches de paye compliquées, les employés craignent que cette situation soit liée à des « casseroles » que traînerait l’établissement.
Pour le directeur, M. Torben Sivebeak, s’il est vrai que les salaires de janvier ne sont pas encore payés, il ne s’agit que d’un retard administratif dû aux fêtes de fin d’année. D’ailleurs, selon lui, les payes ayant été virées vendredi, tout devrait rentrer dans l’ordre dès lundi. En ce qui concerne les rumeurs de difficultés financières, le directeur, sans nier que la situation actuelle soit difficile, conteste les ragots alarmistes.
Dimanche, dans un souci d’apaisement, les employés ont repris le travail. Avec l’espoir de recevoir leurs salaires aujourd’hui. Ils entendent dès ce matin prendre contact avec des syndicats et obtenir des garanties de leur direction. Faute de quoi ils se disent prêts à reprendre la grève. « Il est urgent que nous soyons payés », dit une cuisinière
A la maison aussi, il faut bien faire bouillir la marmite.
Flanur
Photo : Samedi, on affichait « En grève » dans le restaurant de la rue Carnot
le 22/09/2025 à 15:05
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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