1691728/01/1998POITIERS
Après un grand rassemblement place d’armes, chômeurs et syndicalistes sont allés occuper les locaux de l’EDF
Pas de temps mort dans le mouvement des chômeurs ! La règle consistant à ne pas laisser la pression retomber a été respectée hier. Avec tout d’abord l’appel de la CGT qui, dans le cadre d’un mot d’ordre national, invitait les salariés à venir soutenir les chômeurs, à l’occasion d’un grand rassemblement organisé à 11 h 30 sur la place d’armes. Ensuite avec l’appel de AC qui s’associait à cette action dans le cadre de ces manifestations quotidiennes.
Quelque deux cents personnes, beaucoup de chômeurs mais également des salariés venus les soutenir, se sont ainsi retrouvés place d'’armes où les banderoles fleurissaient.
« Les actions des privés d’emploi mettent en évidence le fossé qui existe entre ceux qui triment et une poignée de technocrates et de dirigeants politiques.
« Ni les chômeurs, ni les salariés à temps partiel ou ceux sous un de ces contrats au rabais, n’ont revendiqué d’être payés à rien foutre. La question n’est pas de savoir s’il est scandaleux que des privés d’emploi gagnent autant qu’un salarié payé au lance-pierres ». Adieu la langue de bois. Le militant de la CGT qui a pris la parole devant ses camarades d’infortune a d’emblée refusé de tomber dans le panneau qui consiste à dresser des malheureux contre les plus pauvres. Un vrai langage de responsabilité relayé par deux militants d’AC qui ont expliqué qu’avec ou sans emploi, tout le monde a le droit de vivre. « Un revenu est un dû » ont-ils rappelé en insistant sur le nécessaire combat de la semaine de 32 h, revendication derrière laquelle tout le monde, travailleurs ou privés d’emploi, doit se retrouver.
A noter que des délégations CGT d’EDF, de Domine à Naintré, de la SNCF, des PTT, de Civaux, de la Métallurgie et de l’hôpital étaient présentes.
Plus que la lumière
A l’issue du rassemblement de la place d'armes, une quarantaine de chômeurs se sont retrouvés vers 14 h place de Coïmbra et se sont rendus dans les locaux d’EDF, rue de Bourgogne. Objectif d’AC et de la CGT : occuper les locaux jusqu’à ce que la direction d’EDF Vienne accepte de prendre des mesures plus humaines lors des coupures ordonnées chez des chômeurs ou des gens en situation précaires.
L’intervention d’un cadre CGT, dénonçant la position d’EDF Vienne, qui procède à plus de coupures chez les démunis que dans d’autres départements, fut particulièrement applaudie. Un débat s’engagea ensuite avec la direction pour obtenir des garanties en ce qui concerne les coupures chez les chômeurs et précaires.
A 20 h, les manifestants occupaient toujours les lieux. Sans trouver la formule d’un protocole mettant tout le monde d’accord. « Vous nous devez plus que la lumière. Nous vous demandons simplement un minimum d’humanité » lança un chômeur au directeur commercial au cours d’un débat assez vif ou de toute évidence, le courant ne passait pas.
Flanur
• Sur l’agenda du militant : ce matin à 6 h 45 rendez-vous devant chez Schlumberger de la Pointe à Miteau. En soirée concert de soutien aux chômeurs au confort moderne : 19 heures ambiance cabaret ; à 20 h 30 concert avec Nina Brendt, Bamba Mussxam et le trio Pépé.
le 27/09/2025 à 11:04
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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