0168403/05/1931POITIERS
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La Vienne, département à la population rurale, fort calme, n’a connu ni premier mai sanglant, ni premier mai mouvementé. Et c’est tant mieux. On l’y fêta toujours, certes, mais dans la paix, dans la tranquillité, parce qu’en ce jour de printemps il fait généralement bon « farnienter » et parce qu’un « lait de mai », de mémoire de travailleur, n’a jamais fait de mal à personne.
Le premier mai 1890 ressembla fort, dans la Vienne, aux jours ordinaires... Il n’y eut ni manifestation ni rassemblement. Le calme fut complet « sur toute la ligne ».
L’année suivante Châtellerault est la seule ville à fêter le Premier mai. On l’y fête bien posément. Les délégués des syndicats ouvriers sont reçus à l’Hôtel de ville et à la sous-préfecture. Ils exposent les revendications des Chambres syndicales et... c’est tout.
En 1892 pas de manifestation. En 1893 toujours rien à Poitiers. A Châtellerault se tient une réunion organisée par la Fédération des Chambres syndicales.
1903 voit le Premier mai célébré à Poitiers par une fête organisée à la Bourse du Travail et qui obtint un grand succès.
En 1906, le Premier mai est l’occasion d’une grande du Travail est organisée à la Filature Hambis, à Ligugé, M. le Préfet préside cette manifestation qui réunit plus de 1.200 personnes et au cours de laquelle des médailles d’honneur du travail sont distribuées.
Les années suivantes c’est le calme le plus complet.
1914. Les ouvriers des lignes télégraphiques chôment.
La guerre. Le Premier mai fut, pendant cette période, complètement négligé… Cela se comprend aisément.
1919. On note du chômage dans les ouvriers du bâtiment et de la métallurgie. Des conférences sont organisées dans différents quartiers de la ville par le parti socialiste. Enfin les bureaux de l’Hôtel de ville sont fermés par décision du maire.
En 1920, le chômage est total parmi les ouvriers des lignes téléphoniques et télégraphiques, les ouvriers travaillant à l’Usine à gaz et à l’Usine électrique partiel – environ 50 % de chômeurs – parmi ceux du bâtiment. Le syndicat poitevin de la Fédération du livre organise une réunion corporative à laquelle assistent 300 personnes.
Les années suivantes peu de changement. Les ouvriers des lignes téléphoniques et télégraphiques chôment tous. On note de nombreux chômeurs dans le bâtiment ainsi que des chômeurs isolés dans les diverses industries de la ville. En 1931 situation identique.
le 13/06/2020 à 11:22
Source : L'Avenir de la Vienne
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