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Les chômeurs adhérant à la démarche du comité local CGT pour le droit au travail, poursuivent leur « croisade » afin de faire aboutir leurs revendications. Lundi après-midi, ils se sont rendus chez Hollywood à Saint-Genest-d’Ambière pour y tenir un bureau d’embauche ; hier mardi, après avoir fait le point sur leurs initiatives et leurs projets (prochain bureau d’embauche aux Fonderies du Poitou et à Valéo), les privés d’emploi, en cortège, mirent le cap sur la recette des impôts du Trésor public, avenue Treuille. Pour eux, il s’agissait une nouvelle fois d’effectuer un acte symbolique, en investissant pacifiquement cet établissement de l’État. Durant l’occupation, les fonctionnaires n’ont pas été empêchés de faire leur travail. Une délégation de chômeurs conduite par Jean-Raymond Wadier a été reçue par le receveur : le dialogue entre « visiteurs et visités », est resté d’une grande courtoisie, les privés d’emploi exprimant une nouvelle fois leur souhait d’être impliqués directement dans la mise en œuvre d’un fonds départemental d’urgence. Ils ont protesté contre « l’attitude irresponsable de l’ASSEDIC, s’entêtant à maintenir fermée son antenne châtelleraudaise ». Le receveur, manifestement satisfait du déroulement bon enfant de cette action, décida d’offrir le café à ses hôtes d’un jour et c’est ainsi que l’on a vu un agent du Trésor public, fort aimablement, apporter tasses, sucre et breuvage fumant, sous les applaudissements des chômeurs dont certains exhibaient les tablettes de chewing-gum à la fraise offertes la veille par la direction d’Hollywood !

A 18 h 30, toutes sirènes hurlantes, deux fourgons de police venant de Poitiers, escortés par des motards, ont traversé Châtellerault pour arriver au commissariat local.

S’agissait pour les forces de l’ordre pictaves, de renforcer les policiers châtelleraudais afin de faire évacuer la recette des finances. Le commissaire Ollier prit la direction des opérations, demandant aux chômeurs de bien vouloir quitter les lieux : les privés d’emploi roulèrent leurs banderoles et s’exécutèrent sans résistance. Le ton resta courtois : des « merci » et « bonne soirée » furent même échangés !

P Gonin

Photo : Un café bien chaud servi aux chômeurs