1693906/02/1998POITIERS
Le fonds d’urgence sociale a distribué 553.000 F pour 270 dossiers mais l’ASSEDIC refuse de participer
Ton de voix feutré mais mots incisifs pour dénoncer l’absence de l’ASSEDIC dans le dispositif d’urgence sociale. Le préfet de région, Bruno Fontenaist, parle du « comportement particulier » de l’association qui « n’est pas tentée de recevoir les demandeurs du FUS (Fonds d’urgence sociale) et refuse d’instruire les dossiers. Elle a fait une proposition que je récuse : mettre au pot du FUS les fonds qui lui restent, moyennant quoi elle se trouverait déchargée une fois pour toute ».
Ce manque de collaboration se retrouve, à un niveau bien moindre, chez les centres communaux d’action sociale « qu’on ne voit pas tellement dans le dispositif ». La mobilisation des travailleurs sociaux pourrait être plus active pour l’envoi des dossiers d’aide puisqu’ils sont au plus près du terrain. Le préfet épingle enfin les communes qui font peu remonter de dossiers complets et ne semblent pas disposées à mettre la main à la poche. « J’attends toujours leurs délibérations ».
1.400 dossiers
Hier, trois semaines après la mise en place de la mission d’urgence sociale, B. Fontenaist faisait le point. La préfecture a déjà reçu 1.400 dossiers, 402 ont été examinés, 331 traités et 270 aides de 1.000 F à 4.000 F accordées pour un montant total de 553.000 F. La Vienne dispose de 4,4 millions de F pour ce FUS et si une certaine lenteur semble apparaître dans le traitement des dossiers, c’est que le préfet ne veut « pas faire de l'industriel mais travailler avec un souci d’équité ».
Ses services font donc le tri entre les fraudeurs, « très minoritaires » et les « obligés » majoritaires. Ils privilégient » ceux qui font des efforts d’insertion, de bonne gestion ou qui passent un cap difficile ponctuel ». Ce sont essentiellement des moins de 25 ans, des femmes seules avec enfants, des couples sans emploi. L’étude des dossiers permet de constater que certains ont droit à des aides mais ne sont inscrits dans aucun dispositif, que le surendettement est assez général comme les difficultés de logement et qu’une personne sur deux est en recherche de formation ou d’emploi.
Le préfet relève un dysfonctionnement dans les mécanismes d’assistance, le temps mort entre deux dispositifs créant « des ruptures dramatiques ». Le faible montant des minima sociaux, la complexité des dispositifs, le piège des crédits à la consommation aggravent la situation des plus démunis.
Les seules bonnes notes reviennent au conseil général et la caisse d’allocations familiales qui ont ajouté 100.000 F au fonds d’aide aux jeunes. Et au conseil régional qui va ouvrir un crédit jeunes et le mettre à la disposition des missions locales.
Odile Moniot
• Les 37 dossiers remis par AC et ceux de la CGT ne comportaient qu’un nom. Impossible de les traiter. Ils le seront en urgence dès qu’ils reviendront complétés.
La CGT organise un débat sur le surendettement, vendredi 20 février à 20 h 30 à la Maison du peuple à Poitiers.
le 28/09/2025 à 15:51
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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