1694307/02/1998VIENNE
La CFDT souhaite une réduction du temps de travail massive et surtout rapide
Alors que les débats sur le projet de loi Aubry se poursuivent actuellement à l’Assemblée nationale, la CFDT a réuni ses troupes à Poitiers, afin de rappeler les engagements du syndicat au sujet de la réduction du temps de travail. Premier souhait et non des moindres : la volonté d’une réduction massive et surtout rapide. Comme l’explique France Joubert, secrétaire régional, « un passage échelonné de 39 h à 35 h, produirait aussi peu d’effets que le passage de 40 h à 39 h. Les conséquences sur l’emploi et pour l’entreprise seraient terribles ».
Le secrétaire régional estime en effet qu’une diminution progressive du temps de travail serait absorbée peu à peu par les gains de productivité de l’entreprise.
« Non seulement, cela ne créerait pas d’emplois, mais surtout cela n’inciterait pas l’entreprise à changer son organisation du travail ». Autre condition indispensable à la création d’emplois, selon le syndicat, la mise en œuvre adaptée à chaque entreprise. « C’est un ensemble de mesures qui doivent être conjuguées pour répondre à la spécificité de l’entreprise, à son secteur d'activité ». Et France Joubert évoque notamment la semaine de quatre jours, l’annualisation et les congés supplémentaires.
Favorables mais vigilants
Pour réussir, le syndicat croit aux vertus de la négociation. « L’heure n’est plus aux débats stériles, poursuit le secrétaire régional. Les deux années qui viennent vont être décisives et nous n’avons pas le droit d’échouer. Seule la négociation permettra d’obtenir des résultats positifs sur l’emploi ».
Le projet de loi Aubry séduit donc la CFDT qui observe même des signes de continuité avec la loi Robien, notamment en ce qui concerne le principe d’une aide financière accordée aux entreprises qui négocieront une réduction du temps de travail d’au moins 10 % d’ici deux ans.
Pour autant, quelques incertitudes demeurent : « La compensation de l’État versée à la Sécurité sociale en contrepartie des déductions de cotisations sociales accordées, ne serait que partielle en 1999, ajoute France Joubert. Or la loi Veil prévoit que l’État a pour obligation de rembourser à la Sécu le montant total des allègements de charges qu’il consent ». Profondément attachée à son redressement, la CFDT restera donc vigilante sur ce point.
Flavien Texier
le 28/09/2025 à 17:20
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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