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1694407/02/1998SAINT-BENOIT

EURO-PRODUCTION : CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCÉE

L’usine chimique de Saint-Benoît va cesser son activité industrielle. Quarante-trois personnes sont susceptibles d’être licenciées. La CGT dénonce un plan programmé.

Depuis le départ des marques comme Air-wick et Néocide, nous connaissons un plan social tous les deux ans qui a conduit à chaque fois à la réduction des effectifs, rappelle Dominique Fradet délégué CGT de l’entreprise Euro-production de Saint-Benoît qui va prochainement cesser son activité industrielle sur ce site. « Nous en sommes cette fois au quatrième plan social qui concerne 60 personnes. Quarante-trois risquent d'être licenciées, treize replacées dans le holding, trois resteront sur le site pour l’entretien et la sécurité, une bénéficiera d’une convention de conversion. Mais quand on regarde le déroulé de cette affaire, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il s’agit-là d’un plan programmé de longue date ».

Un accord avait été signé dans le cadre de la loi de Robien, avec un dispositif défensif, mais il a été dénoncé par la direction pour pouvoir licencier : « Dans cette configuration, s'insurge Jean-Claude Schaliesemhuber, l’autre délégué CGT, les sommes versées par l’État ne seront pas remboursées. Nous sommes persuadés que tout cela était prévu parce que Le Nigen N Industries qui vient d’ailleurs d’acquérir une usine à Gennevilliers achetée à Rhône-Poulenc Rorer, veut abandonner l’agro-chimie pour la parapharmacie. Aujourd’hui on nous sort un repreneur, alors que précédemment on n’en trouvait jamais, mais il faut savoir quelles seront les conditions d’une éventuelle reprise. Aujourd'hui c'est Euro-production qui disparaît, demain ce sera LNNI ».

Francis Boissier de l’Union locale CGT s’indigne : « C’est grave, nous sommes face à une stratégie industrielle déterminée. On prend les profits et ensuite on casse l’emploi, comme à Schlumberger. Alors, nous interpellons les industriels et les élus politiques sur ce problème et en premier lieu, M. Coquema, le maire de Saint-Benoît. Que vont devenir ces gens privés d’emplois ? Nous allons véritablement vers des friches industrielles.

La direction réagit

La direction de M&N Euro-Production confirme que « l’entreprise cesse uniquement son activité industrielle ». Elle rappelle que, depuis 1992, pour maintenir les emplois, elle a investi des dizaines de millions de francs. « Aujourd’hui, explique-t-elle, force est de constater que l’activité industrielle de M&N Euro-Production ne peut pas être redressée. M&N Euro-production a donc décidé d’arrêter son activité d’établissement industriel exclusivement. M&N Euro-production continue donc d’exister et avec le soutien de sa maison-mère, elle fera face à toutes ses obligations

« M&N Euro Production continuera à avoir un établissement secondaire à Saint-Benoît qui louera ses locaux à des entreprises du groupe et hors groupe. Il est bon de rappeler que l’activité aérosols se poursuit sur le site de Saint-Benoît dans le cadre de la société Le Nigen N Industries. Cette activité qui emploie 16 personnes va connaître des embauches dans les mois à venir.

« Des discussions sont en cours avec une entreprise extérieure pour implanter sur le site de Saint-Benoît une activité complémentaire susceptible de générer environ six emplois. M&N Euro-Production a entamé des discussions avec son groupe pour reclasser le maximum de personnels et c’est ce qu’elle a proposé à son comité d’entreprise.

« Si rien ni personne ne vient contrarier les mesures de reclassement du personnel qui sont prévues, c’est plus de 30 emplois qui seraient susceptibles d'être sauvés.

 

 

le 28/09/2025 à 17:22

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

chimie, groupe, fermeture, historique

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