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Peu de manifestants et des guichets ouverts. Malgré les apparences, le mouvement des banquiers était suivi à plus de 60 % dans la Vienne, selon les syndicats

Le 2 février dernier, l’association française des banques - AFB - dénonçait la convention collective, régissant le secteur professionnel. Si aucune information concrète n’a filtré des intentions de modification, les salariés des entreprises bancaires réagissent.

« Pour l’instant, on nous a communiqué uniquement les grandes orientations de la réforme envisagée et c’est inquiétant, explique Francine Beaufreton, déléguée Force ouvrière au Crédit Lyonnais. Nous craignons fortement la remise en question de bon nombre des acquis sociaux de la profession. Par exemple, le refus d’une mutation pourrait entraîner un licenciement ».

Ils étaient une petite cinquantaine, rassemblés sur la place du Maréchal-Leclerc à Poitiers. Peu de manifestants, mais pourtant un mouvement suivi à plus de 60 % dans certaines banques. « La mobilisation est importante dans la région, poursuit Maurice

Renaud, secrétaire FO Vienne, pour le personnel des banques. C’est une première de voir un mouvement aussi suivi. Nous voulons montrer à nos patrons, “ultras du CNPF” que nous n’avons pas l’intention de nous laisser prendre en otage pour des raisons politiques. La dénonciation est un prétexte pour déstabiliser le gouvernement, notamment par rapport au 35 heures. La convention collective est à revoir, c’est certain. Les syndicats ont déjà fait des propositions de modifications. Mais le projet présenté par Georges Freyches, président de l’AFB, tend à revenir au simple code du travail. Comme la convention collective du secteur bancaire est souvent une référence pour les autres professions, toutes les conventions collectives sont menacées.

Les grévistes réclament donc le retrait pur et simple de la lettre de dénonciation. Ils veulent également renégocier la convention collective en incluant la notion de réduction du temps de travail. Les manifestants ont remis une lettre à Yves Dumouchel, président régional de l’AFB. Aux alentours de 10 heures, ils ont tenu une réunion à la Maison du peuple. « C’est le début d’un mouvement social important, conclut Francine Beaufreton. Nous n’avons pas l’intention de nous laisser faire ».

Richard Tallet

Photo : Vendredi matin, les manifestants se sont regroupés sur la place d’Armes, avant d’aller à la rencontre du président de l’AFB Poitou-Charentes